L’intelligence artificielle pourrait ajouter 2,9 billions de dollars à l’économie africaine d’ici à 2030. C’est l’un des points abordés par Karim Beguir, cofondateur d’InstaDeep, lors d’une interview en ligne accordée à Wassim Bel Larbi dans l’émission “Expresso”, à l’occasion de sa participation au AI Global Summit for Africa.
Le développement de l’intelligence artificielle sur le continent repose sur plusieurs facteurs. “L’Afrique dispose de talents et de données, mais ce qui manque, c’est la puissance de calcul”, a expliqué Karim Beguir. Actuellement, les capacités de calcul en Afrique sont insuffisantes pour déployer l’IA à grande échelle. Pour construire un écosystème IA résilient, l’investissement dans les infrastructures de calcul est essentiel.
Il compare cette nécessité à un enjeu de compétitivité et de souveraineté. “Les agents IA actuels ont un quotient intellectuel équivalent à 120 ou 150, et pour les déployer efficacement, il faut des infrastructures solides.” L’annonce du développement d’un centre de données doté de plus de 10 000 GPU en Afrique du Sud illustre le type d’initiatives nécessaires pour accélérer l’adoption de l’IA sur le continent.
Par ailleurs, Karim Beguir a profité de l’événement pour présenter son livre “Le saut décisif: construire l’avenir de l’Afrique à l’ère de l’IA”. Il y expose sa vision d’un continent qui ne peut plus se contenter des méthodes classiques de développement économique, basées sur une main-d’œuvre à bas coût et l’exploitation des ressources naturelles. “Avec l’abondance de l’intelligence artificielle et des énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire, il est essentiel de repenser la stratégie économique du continent”, a-t-il souligné.
La recette du changement est basée sur trois axes majeurs: investir dans l’éducation, développer des infrastructures de calcul et exploiter les énergies renouvelables disponibles en abondance en Afrique. “Le potentiel est là, il faut maintenant saisir ces opportunités”, conclut-il.