Avec 4,6 milliards de dollars de fonds levés par ses startups, le Nigeria est, de loin, le premier pays africain en la matière, selon le classement publié par Africa: The big deal. Il devance le Kenya dont les pépites ont mobilisé 3,4 milliards de dollars sur la même période. C’est une surperformance car nous sommes en train de parler de 29% du financement des startups africaines en 2024, contre seulement 4% environ du PIB nominal et de la population du continent. L’Afrique du Sud est troisième, viennent ensuite l’Égypte, le Ghana, le Sénégal, la Tanzanie, le Maroc, l’Algérie et l’Ouganda. La Tunisie n’est pas dans le top 10, occupant la 11e place.
Examiner la part de chacun des plus grands pays en termes de financement de démarrage en Afrique, par rapport à leur poids relatif dans la population et l’économie du continent, fait ressortir quelques enseignements. Le fait que certains pays se retrouvent dans le top 10 en termes de financement de startups alors qu’ils n’y figurent pas selon des critères démographiques ou économiques signifie que d’autres sont laissés de côté. C’est le cas de l’Éthiopie. Cela peut s’expliquer par le fait que l’économie s’est ouverte plus récemment que celle de ses pairs. Il y a aussi la RDC. Bien qu’étant le quatrième pays le plus peuplé du continent, elle ne fait pas partie du top 10 en termes de financement, bien que son rang soit en fait très similaire à celui de son PIB.
L’inconvénient d’une telle analyse est que les pourcentages tendent à devenir très rapidement faibles à mesure que le gâteau est partagé entre 54 pays. Le plus grand critère est, à notre avis, la dynamique de l’économie et le degré de digitalisation du système financier. C’est en particulier cette seconde dimension qui a privé la Tunisie d’une place au sein du top 10.