Selon le rapport Global Economic Reports de la Banque mondiale, la croissance économique dans la région MENA devrait rebondir, passant de 1,8 % en 2024 à 3,4 % en 2025, puis 4,1 % en 2026. Cependant, les perspectives pour cette année se sont dégradées depuis juin de l’année précédente, principalement en raison des réductions prolongées de la production pétrolière par les principaux producteurs de la région. Parmi les principaux risques pesant sur cette reprise figurent l’intensification des conflits armés, l’incertitude des politiques économiques et d’éventuels chocs externes défavorables.
En Tunisie, la croissance économique a été plus faible que prévu en 2024, atteignant seulement 1,2 %, en raison des conditions de sécheresse persistantes et d’une demande intérieure limitée. Toutefois, une amélioration progressive est attendue avec un taux de croissance prévu à 2,2 % en 2025 et 2,3 % en 2026. Cette reprise serait soutenue par des conditions de financement extérieur plus favorables et une demande accrue en provenance d’Europe.
La région MENA reste particulièrement vulnérable aux événements climatiques extrêmes, notamment les vagues de chaleur, les sécheresses et les inondations, qui peuvent causer d’importants dommages aux infrastructures et nuire à la productivité agricole. En Tunisie et au Maroc, la rareté de l’eau constitue une préoccupation majeure, et la persistance de conditions sèches pourrait encore aggraver la situation hydrique.
Les politiques budgétaires dans la région devraient avoir un effet neutre sur la croissance en 2025, les déficits fiscaux restant globalement stables, bien que des disparités persistent entre pays exportateurs et importateurs de pétrole.
Dans les pays exportateurs de pétrole, les excédents budgétaires des pays du Golfe (GCC) devraient se réduire, compensés par des déficits moindres ailleurs. Malgré la baisse attendue des revenus pétroliers, les politiques budgétaires devraient stimuler l’activité, notamment au Koweït. En Libye, une reprise de l’activité pétrolière devrait améliorer la situation budgétaire, tandis qu’en Irak, un assouplissement budgétaire favoriserait la reprise économique, mais au détriment de l’équilibre fiscal.
En revanche, les déficits budgétaires des pays importateurs de pétrole devraient s’aggraver en 2025, augmentant les vulnérabilités financières. En Égypte, les paiements d’intérêts resteront élevés, tandis que des efforts de consolidation budgétaire sont prévus dans plusieurs économies, notamment en Tunisie, au Maroc et en Jordanie dès 2025, et en Algérie à partir de 2026.