Selon un récent rapport du ministère des Finances, les résultats provisoires de l’exécution du budget de l’État à fin décembre 2024 révèlent un déficit budgétaire de -10 047,8 millions de dinars (soit -6,0% du PIB), malgré des recettes globales en hausse de presque 5% par rapport à 2023, atteignant 47 011,5 millions de dinars. Les recettes fiscales ont progressé de 9,7% pour s’établir à 41 754,4 millions de dinars, tirées notamment par les impôts directs (+13,5%) et indirects (+8,1%). Les dépenses publiques, quant à elles, ont augmenté de 4,6% pour atteindre 56 434,3 millions de dinars, dominées par les charges salariales (22 273,5 millions de dinars) et les subventions (6 284,2 millions de dinars).
La dette publique tunisienne s’élève à 135 032,3 millions de dinars, représentant 81,2% du PIB fin 2024. La dette extérieure constitue 46,2% de ce montant (62 343,7 millions de dinars), tandis que la dette intérieure atteint 72 688,6 millions de dinars (53,8%). Le service de la dette (principal + intérêts) a absorbé 18 522,3 millions de dinars en 2024, dont 9 329,9 millions de dinars consacrés au remboursement de la dette extérieure. Parallèlement, le ministère a annoncé un objectif ambitieux d’intégrer 30% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici à 2035, alors que leur part actuelle ne dépasse pas 5%.
Pour financer le déficit, la Tunisie a mobilisé 15 283,0 millions de dinars via des emprunts intérieurs, notamment via des bons du Trésor, et 5 860,2 millions de dinars de financement extérieur net. Le rapport souligne également la mise en œuvre d’un «Plan de gestion de l’eau à l’horizon 2050» et la réhabilitation des réseaux d’eau potable en milieu rural pour un coût de 2,3 milliards de dinars. Enfin, le ministère insiste sur la nécessité d’un suivi transparent des projets, avec des rapports d’avancement semestriels, pour éviter que «les annonces ne restent lettre morte» dans un contexte de stress hydrique et énergétique critique.