Lors d’une interview diffusée avant le Super Bowl, Donald Trump a relancé un débat qui pourrait avoir de lourdes conséquences en suggérant l’intégration du Canada en tant que 51ᵉ État des États-Unis. Cette déclaration a immédiatement suscité des réactions fortes des deux côtés de la frontière. Trump a justifié sa proposition en soulignant le déficit commercial important entre les deux pays, estimé à 200 milliards de dollars par an. Selon lui, le Canada se trouverait dans une situation bien plus avantageuse s’il devenait un État américain, arguant que les États-Unis ne devraient pas continuer à “subventionner” le pays par leurs importations massives, notamment dans le secteur énergétique. En 2023, ce déficit avait atteint 72 milliards de dollars, principalement à cause des importations d’énergie en provenance du Canada.
Outre l’aspect économique, Trump a avancé plusieurs autres arguments pour soutenir cette idée. Il a mentionné la suppression des tarifs douaniers, ce qui faciliterait les échanges commerciaux entre les deux pays, ainsi qu’une baisse significative des impôts, qui pourrait être bénéfique pour les deux économies. En outre, il a suggéré que l’adhésion du Canada à l’Union américaine garantirait une meilleure sécurité contre les “menaces des navires russes et chinois”, évoquant ainsi des préoccupations géopolitiques. Bien que les États-Unis et le Canada entretiennent des relations commerciales solides, les États-Unis représentant 75% des exportations canadiennes, l’idée de Trump s’inscrit dans une longue série de tensions commerciales, où l’ancien président avait menacé par le passé d’imposer des tarifs douaniers élevés sur les produits canadiens.
De son côté, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a réagi de manière prudente. Lors d’une réunion privée avec des chefs d’entreprise, il a reconnu que la proposition de Trump était “réelle”, mais a précisé que cette initiative semblait motivée principalement par le désir d’accéder aux ressources naturelles du Canada. Cependant, malgré cette prise en compte des tensions commerciales persistantes, l’idée d’une annexion reste largement théorique et peu probable dans l’immédiat. Elle révèle néanmoins la volonté de Trump d’exercer une pression maximale sur Ottawa et de renforcer la position économique et géopolitique des États-Unis. Reste à voir comment cette proposition influencera la politique économique et diplomatique entre les deux nations, déjà marquée par des différends commerciaux.