Toutes ces discussions à la COP29, la Climate Week NYC 2024 et l’ensemble des évènements climatiques font la une des journaux sont centrées sur l’urgence des actions à mener pour être à la hauteur d’un moment charnière pour l’humanité et la planète. Dans toutes les sphères concernées, de l’industrie à la politique publique en passant par la technologie, les parties prenantes sont unies autour de l’engagement à faire progresser l’action climatique.
L’enjeu, aujourd’hui, est de répondre à la question du « Comment ». Alors que les engagements ambitieux en matière de neutralité carbone et de durabilité abondent, il est essentiel de veiller à ce que tous les acteurs des chaînes de valeur, en particulier en Afrique, disposent des outils et des financements nécessaires pour atteindre ces objectifs. Le RDUE (règlement de la déforestation de l’UE) exige essentiellement des exportateurs de café approvisionnant le marché européen qu’ils certifient que le café exporté n’est pas cultivé sur des terres déboisées après 2020. La conformité à ce règlement nécessite une action coordonnée et cohérente dans les domaines de la politique publique, de la technologie et de la finance, les systèmes de traçabilité numérique constituant la clé du suivi du café « de la plantation à la tasse ».
Compte tenu de la complexité des exigences de conformité, la question est de savoir ce qui peut être fait pour atténuer un éventuel effondrement des exportations de café et des emplois connexes en Afrique. D’abord, il faut utiliser des systèmes d’information géographique, il est nécessaire de constituer des ensembles de données détaillés concernant les niveaux de référence du couvert forestier en 2020, et de rassembler des informations au niveau des exploitations agricoles sur la couverture actuelle pour vérifier l’état du déboisement. Pour développer cet aspect crucial de la conformité, il serait nécessaire d’avoir une solution numérique économique, financée en partenariat par des fonds publics et privés.
Au-delà de la sélection des solutions numériques adéquates, il est primordial de financer l’achat de ces solutions et de former les intervenants de la chaîne de valeur à leur emploi. Il faut également améliorer l’adoption et la mise en œuvre de réglementations nationales sur la déforestation afin d’éviter une catégorisation « à haut risque » qui pourrait conduire à une suspension immédiate des exportations de café vers le marché de l’UE.
Enfin, il faut commencer dès maintenant ! Bien que l’application du règlement ait été reportée au 30 décembre 2025, il n’y a pas de temps à perdre, car les solutions devront être testées et étendues à l’ensemble des chaînes de valeur. Les principaux acteurs du secteur élaborent déjà des solutions pour répondre à des aspects spécifiques de ce défi. Rainforest Alliance,l’ONG américaine pour la biodiversité et la durabilité, élargit par exemple son processus de certification pour inclure les données nécessaires à la conformité avec le RDUE .