La Société tunisienne des industries de pneumatiques -STIP a publié ses états financiers pour la première moitié de 2024. Les comptes montrent un chiffre d’affaires de 59,950 MTND, en repli de 9,5% en glissement annuel. Le marché local est resté stable (50,721 MTND), alors que l’export a chuté de 40,5%, à 9,229 MTND.
La période a été difficile. La Direction générale de la société a décidé, après consultation de la Commission centrale du contrôle du licenciement en place auprès du ministère des Affaires sociales, l’arrêt de l’activité (chômage technique) des deux usines pour deux mois à partir du 16 avril 2024. Durant cette période, le personnel a bénéficié de 50% de son salaire brut, le personnel ayant assuré le fonctionnement normal des usines a bénéficié de son salaire habituel. Cette décision a été prise en raison du niveau du stock de produits finis atteint par la société. Pour répondre aux besoins du marché, elle a pu compter sur le stock de produits finis, qui est passé durant ces deux mois de 50,000 à 31,642 MTND.
Les charges d’exploitation ont reculé de 1,6%, à 57,056 MTND, bénéficiant de l’effet du chômage technique et d’une reprise des provisions pour risques et charges de 1,292 MTND. Mais il convient de signaler que les prix des matières premières ont augmenté à partir de juillet 2024. C’est un signal indiquant qu’il ne faut pas s’attendre à une vraie reprise au cours de la seconde moitié de l’année.
La STIP a gardé ses charges financières nettes à 4,436 MTND. L’endettement à moyen et long terme est passé de 5,596 MTND fin juin 2023 à 12,394 MTND une année plus tard. Par contre, les concours bancaires ont baissé de 10,8%, à 89,223 MTND.
Le résultat net de la période s’est établi à -0,443 MTND contre un bénéfice de 4,102 MTND sur la même période en 2023. Les fonds propres demeurent toujours positifs, à 13,555 MTND, plombés par des résultats reportés de -85,273 MTND (sans tenir compte du déficit des six premiers mois de 2024).
Sur le marché, ces chiffres n’auront pas un effet significatif sur le cours de l’action. Le grand problème de la société demeure le sort de la notification de redressement de la Direction des douanes portant sur un montant de 156,649 MTND pour non-rapatriement des produits des exportations qui traîne depuis 2020. Les commissaires aux comptes ont considéré dans leur rapport que compte tenu des justificatifs présentés par la société, le risque financier est estimé peu probable. À suivre de près car les réalisations de la douane semblent être dans le viseur du président de la République ces derniers temps.