Un groupe de 162 fonds d’investissement, gérant plus de 6 600 milliards d’euros d’actifs, a appelé la Commission européenne à maintenir l’ambition des réglementations encadrant la finance durable, alors qu’une loi «omnibus» visant à les simplifier doit être présentée le 26 février.
Trois textes sont au cœur des préoccupations: la Taxonomie européenne, la directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD) et la directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité (CS3D). Selon les signataires, dont Axa IM, La Banque Postale Asset Management et Robeco, ces réglementations constituent les «piliers fondamentaux» de la finance durable au sein de l’Union européenne.
Face aux critiques sur la complexité de ces normes, la Commission européenne prévoit une réforme pour alléger ces obligations. La CSRD a notamment été qualifiée de «délire bureaucratique» par le directeur général de BNP Paribas et d’«enfer pour les entreprises» par la porte-parole du gouvernement français Sophie Primas. Plusieurs organisations patronales européennes et la France ont également demandé un assouplissement des directives, voire un report de la CS3D.
Cet appel a été coordonné par plusieurs organisations, dont le Forum Européen de l’Investissement Durable, l’Institutional Investors Group on Climate Change et Principles for Responsible Investment. Des investisseurs institutionnels comme la MAIF, la Caisse de dépôt et placement du Québec et le New Zealand Superannuation Fund figurent aussi parmi les signataires.
La Commission européenne devra donc trancher entre les exigences des entreprises, qui plaident pour un allègement des contraintes, et celles des investisseurs, soucieux de préserver la transparence et la qualité des informations ESG.