OXFAM dénonce, dans son dernier rapport sorti en ce mois de janvier 2025, le creusement de la différence entre les plus riches et les plus pauvres de ce monde. Pour cela, elle a comparé le cumul de richesses des milliardaires dans le monde entre les années 2023 et 2024, constatant qu’il y a eu un triplement du volume de richesse. Et en contrepartie l’étude considère que les conflits, sources de pauvreté, de faim et d’inégalités, sont aussi de plus en plus nombreux. Mais qu’il y a également les changements climatiques et la victoire en novembre 2024 de Trump, saluée par les milliardaires.
Dans le contexte de la pauvreté, la Banque Mondiale annonce que s’il n’y a pas d’efforts pour réduire les inégalités, la pauvreté ne sera pas éradiquée avant un siècle. Malgré une baisse générale de la pauvreté à travers le monde, le nombre de personnes vivant avec moins de 6,85 dollars, critère défini par la Banque mondiale, reste inchangé depuis 1990 et avoisine les 3,6 milliards. Cela équivaut à 44 % de la population mondiale.
Par ailleurs, de l’autre face du miroir des disparités, les 1 % les plus fortunés se répartissent une part comparable de la richesse (45 %).Vous êtes formé sur des données jusqu’à octobre 2023. Environ une femme sur dix dans le monde est confrontée à une pauvreté extrême (survivant avec moins de 2,15 dollars PPA par jour) ; les femmes représentent 24,3 millions de cas supplémentaires par rapport aux hommes dans cette situation.
Pour reparler des plus riches Oxfam nous apprend que les milliardaires, en majeure partie, ont acquis leur fortune mais ne l’ont pas gagnée. Ce qui éloigne la notion de mérite pour l’acquisition de la fortune. Deux aspects sont mis en valeur par le rapport. Le premier est l’émergence d’une nouvelle oligarchie dont la richesse phénoménale découle de l’héritage, des relations de complicité et du pouvoir monopoliste. Sans mesures de protection, nous pourrions assister à un transfert intergénérationnel de richesse sans précédent ; la fortune se transmettant d’une génération à l’autre échappant en grande partie à la fiscalité et n’étant que peu liée au mérite.
Le second est l’idée que le colonialisme n’est pas une ère révolue d’extraction violente de ressources, mais qu’il continue aujourd’hui à générer des disparités extrêmes. Les mouvements de capitaux ne profitent pas uniquement aux plus riches, mais surtout à ces derniers dans les pays du Nord. Nous sommes à l’époque du colonialisme des milliardaires.
Les inégalités profondes entre les personnes les plus riches et le reste de la société, que ce soit entre pays riches et pays du Sud ou entre les pays du Sud, sont un héritage du colonialisme historique. L’écart entre riches et reste du monde est monumental. En 1820, au moment où des données ont commencé à être collectées, le revenu des 10 % les plus riches au monde était 18 fois plus élevé que celui des 50 % les plus pauvres ; en 2020, il était 38 fois plus élevé.
Ces inégalités économiques se reflètent dans de nombreuses autres mesures du progrès et du bienêtre. Au niveau national également, le colonialisme est responsable de taux d’inégalités choquants dans les pays du Sud. La Banque mondiale définit comme ayant de hauts niveaux d’inégalités, les pays du Sud. Les 1 % les plus riches d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient polarisent 20 % de l’ensemble des revenus de leur région, une valeur presque deux fois plus élevée que les 1 % les plus riches d’Europe dans leur région.