La loi N° 41-2024, entrée en vigueur le 2 février 2025, réforme profondément l’utilisation des chèques en Tunisie. Elle met fin à la possibilité de paiement par chèques antidatés, une pratique courante mais risquée pour les PME et les consommateurs. Selon l’expert bancaire Ahmed El Karm à l’agence TAP, cette réforme vise à rationaliser l’usage des chèques, qui tend à disparaître dans les économies modernes, et à encourager l’adoption de moyens de paiement alternatifs plus sûrs, moins coûteux et pratiques, comme les cartes bancaires, les paiements mobiles et le commerce électronique.
El Karm souligne l’importance de développer des instruments de paiement alternatifs, citant les cartes de paiement, qui représentent encore une faible proportion des transactions en Tunisie, et les paiements mobiles, qui peinent à se développer malgré leur succès dans d’autres régions du monde. Il plaide également pour une modernisation des paiements en ligne, en améliorant la confiance des consommateurs et des commerçants dans les transactions électroniques. En parallèle, il évoque la nécessité de simplifier les virements bancaires, dont la lenteur actuelle pénalise l’efficacité des paiements.
Pour accompagner la transition vers ces nouveaux moyens de paiement, El Karm recommande des mesures d’accompagnement telles que le développement des crédits d’exploitation pour les entreprises et des crédits à la consommation pour les particuliers. Il insiste sur l’importance d’activer les sociétés d’information sur les crédits et d’apporter des ajustements réglementaires afin de faciliter cette transition et soutenir la digitalisation de l’économie tunisienne. Ces réformes, bien que coûteuses à court terme, sont perçues comme une opportunité pour moderniser le système national de paiements et réduire la prédominance du cash et des chèques dans l’économie.