En marge de sa participation au Forum économique Japon-Afrique à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le ministre de l’Économie, Samir Abdelhafidh, a réitéré l’intention de la Tunisie d’adhérer aux conventions économiques continentales telles que la Zlecaf/Comesa.
Il est important de rappeler que la Zlecaf, zone de libre-échange continentale africaine, est un projet pour réunir le marché commun de l’Afrique orientale et australe Comesa avec la communauté de l’Afrique de l’Est et la communauté de développement d’Afrique centrale, la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, la communauté économique des États sahélo-sahariens et l’Union du Maghreb arabe. Cette zone de libre-échange souhaite intégrer, en tout, 55 États de l’Union africaine.
La balance commerciale de la Tunisie avec le Comesa enregistre un excédent positif qui a sextuplé depuis l’adhésion de la Tunisie à ce marché et jusqu’à l’année 2023. Ce marché compte 21 pays avec près de 640 millions de consommateurs et une croissance économique moyenne de 5,4% durant l’année 2023.
La Tunisie occupe la 5e place sur la liste des pays exportateurs vers le Comesa et la 11e parmi les pays importateurs. Les produits exportés sont notamment les dattes, l’huile d’olive, les produits alimentaires, le phosphate, les produits chimiques. Parmi les produits importés figurent notamment le café, le tabac et les fruits secs.
La Zlecaf a le potentiel de sortir 30 millions de personnes de l’extrême pauvreté, d’augmenter les revenus de l’Afrique de 450 milliards de dollars, tout en connectant 1,3 milliard de personnes, d’après les experts.
À cet effet, la numérisation offre un grand potentiel pour les jeunes d’exploiter le secteur en pleine croissance de l’agriculture et de l’agro-industrie, qui devrait représenter 1 000 milliards de dollars d’ici à 2030. Il s’agit d’un rendement immédiat à réaliser, étant donné que la plupart des jeunes Africains (40 à 60% d’entre eux) sont déjà engagés dans l’agriculture et l’agroalimentaire.
Le ministre a par ailleurs appelé les représentants des entreprises japonaises à renforcer leurs investissements en Tunisie et dans les autres pays africains afin de créer de l’emploi et de réaliser les objectifs de développement définis dans la feuille de route de l’Union africaine à l’horizon 2063.
Le forum s’est concentré sur les moyens de booster le développement des pays africains tels que raccorder la créativité et l’intégration sociale à l’industrialisation. Samir Abdelhafidh a parlé, dans ce contexte, des efforts tunisiens à développer le tissu industriel en y intégrant les technologies modernes.