Selon le rapport récent intitulé “Dynamiques du développement en Afrique 2024 : Compétences, emplois et productivité”, publié par le département du développement économique, du commerce, du tourisme, de l’industrie et des mines de la Commission de l’Union africaine, en collaboration avec le Centre de développement de l’OCDE, l’Afrique du Nord a significativement amélioré la qualité de son éducation. Toutefois, il est essentiel que ces progrès se poursuivent et s’étendent à tous.
Dans cette édition, le rapport explore les différentes possibilités à disposition des acteurs africains pour augmenter l’offre de compétences de qualité sur le continent, en cohérence avec la demande actuelle et future, et en soutien de l’emploi et de la productivité, conformément à la vision et aux aspirations de l’Agenda 2063.
En Afrique du Nord, la durée moyenne de scolarisation atteint 7,9 ans, un chiffre supérieur à la moyenne continentale de 6,7 ans. Cependant, lorsque le nombre d’années d’études est ajusté en fonction de la qualité de l’apprentissage, cette moyenne chute à 6,1 ans. De nombreuses inégalités persistent, notamment entre les zones urbaines et rurales, ainsi qu’en ce qui concerne le genre.
Par ailleurs, bien que la productivité de la région soit la plus élevée du continent, avec environ 42 000 dollars américains par travailleur, près de 73 % des travailleurs exercent dans le secteur informel.
Les disparités de genre, ainsi que celles entre zones rurales et urbaines, accentuent les lacunes en matière de compétences fondamentales. En général, les filles sont plus compétentes en lecture qu’en mathématiques, mais elles obtiennent des résultats supérieurs dans les deux disciplines par rapport aux garçons. Concernant la fracture entre les zones urbaines et rurales, les enfants vivant en milieu urbain, tant filles que garçons, affichent généralement de meilleures compétences en lecture et en mathématiques que ceux résidant en zone rurale.
Cependant, les femmes demeurent sous-représentées sur le marché du travail, ce qui alimente un paradoxe régional : un meilleur accès à l’éducation ne garantit pas une intégration professionnelle accrue. En Tunisie, cette tendance se manifeste par un taux de participation des femmes à la population active (en pourcentage des femmes âgées de 15 ans et plus) qui atteint seulement 27 % en 2023, un chiffre bien inférieur à la moyenne mondiale de 49 %, selon la Banque mondiale.