Lorsqu’il a été annoncé quelques années auparavant, le ratio crédits/dépôts, ou ratio de transformation, a eu un impact négatif majeur sur les cours des actions bancaires. Personne ne savait, réellement, l’impact de cette limite sur la capacité des établissements de crédit à prêter de l’argent.
Rapidement, les choses sont devenues plus claires avec la majorité des banques en dessous de la limite des 120%. Depuis, la tendance est baissière et il s’est établi, fin 2023, à 104,9% pour les banques résidentes. Selon la liste des mesures disciplinaires prises par la Banque centrale, une seule banque n’a pas respecté le seuil et a écopé d’une amende de 0,369 Mtnd au cours de 2023.
Cela suppose qu’il y a bien une marge de manœuvre importante pour que le secteur puisse donner un coup de pouce significatif à l’économie. Pour le moment, ce n’est pas visible, puisque les taux continuent à être élevés et la demande se concentre sur les financements à court terme. De plus, les dépôts sont en train de s’améliorer, bien que cela provienne des ménages et non des entreprises.
Néanmoins, il faut se rappeler que ce ratio tient compte des créances brutes, donc celles carbonisées sont considérées. Nous sommes en train de constater que le taux des créances classées est en train d’évoluer et a totalisé 13,6% fin 2023 contre 12,6% une année auparavant. La montée des risques dans l’économie est un point inquiétant, car les banques vont encore serrer la vis côté exigence de garanties d’une part, et impacte négativement le ratio de transformation d’une autre.
Si l’économie se relance, nous allons avoir une décélération des dépôts qui vont aller à la consommation, mais une amélioration de la qualité de l’actif global. Le ratio de transformation sera ainsi préservé de toute dégradation brusque. Le secteur est capable d’injecter, sans difficulté, pas moins de 5 milliards de dinars de crédits supplémentaires. C’est une bonne nouvelle, mais cela n’aura pas lieu tout seul. Le easy money qui ne produit pas n’a jamais été la bonne approche.