Le secteur bancaire est accusé de soutenir l’État au détriment du secteur privé, qui peine à trouver des ressources. Les derniers chiffres de la Banque centrale relatifs à l’exercice 2023 montrent que l’encours des financements bancaires au profit de l’État et des entreprises publiques s’est élevé à 34 910 Mtnd fin 2023. Sur la période 2017-2023, le taux de croissance annuel moyen de ces financements est de 15,6%.
Par destination, 55% de cette enveloppe sont investis dans les titres de créance souverains, les bons du Trésor ou les obligations souveraines. 8% sont investis dans les prêts syndiqués en devises. L’année 2023 a connu une intensification du recours du Trésor à la mobilisation des ressources intérieures, principalement auprès du secteur bancaire, tant en dinar pour un montant total levé de 16 240 Mtnd qu’en devises pour un total de 1 163 Mtnd. Également, les crédits accordés aux entreprises publiques ont poursuivi leur tendance haussière avec un accroissement annuel de 7,9% pour se situer à 12 854 Mtnd.
37% du montant global ont été attribués aux entreprises publiques. L’analyse de la Banque centrale de l’évolution du rapport de l’exposition des banques résidentes sur les 5 et 10 plus grands consommateurs privés des crédits aux fonds propres nets de base montre une amélioration de la couverture des grandes expositions par les fonds propres prudentiels. Hors administration, ces taux se sont inscrits en baisse en 2023, représentant respectivement 71,5 et 89,9% des fonds propres nets de base des banques. Une année auparavant, ces taux étaient respectivement de 73,9 et 92,2%.
En tout, 20,2% de l’actif total des banques et établissements financiers à fin 2023 sont accordés à l’État, contre 19,1% une année auparavant. C’est une proportion élevée qui prouve que l’exposition est en train d’augmenter d’un exercice à l’autre.