Postuler à des emplois fait partie de la routine de la majorité absolue de la jeunesse tunisienne. Mais parler à un recruteur interactif doté d’une IA au téléphone ne l’est pas. Les évolutions technologiques font que cela pourrait bientôt être le cas. Déjà, une bonne partie l’ont certainement observé lorsqu’ils postulent sur LinkedIn. Vous remplissez un formulaire en ligne et vous vous trouvez rapidement au téléphone avec une voix qui se décrit comme un recruteur virtuel.
L’IA dans le recrutement est un phénomène relativement nouveau et les entreprises l’utilisent à des degrés divers allant des entretiens auto-enregistrés à l’évaluation des réponses des candidats aux questions. Rares sont ceux qui ont adopté des outils capables de mener des entretiens vidéo réactifs en temps réel, bien qu’ils soient techniquement possibles. Progressivement, les entretiens interactifs avec l’IA deviendront la nouvelle norme d’ici à 2025. Il suffit que les recruteurs l’adoptent et commencent à le mettre en œuvre. Il ne s’agit pas d’un phénomène qui se produira dans plusieurs années, mais probablement dans quelques mois.
L’utilisation de l’IA dans le processus d’entretien présente des avantages pour les entreprises et les candidats. Lors des entretiens de sélection, l’IA peut être utile pour éliminer les candidats qui ne sont manifestement pas qualifiés. Cette pratique peut aussi, paradoxalement, ramener de «l’humain» dans les ressources humaines, en permettant aux candidats d’interagir et de s’exprimer en leur nom propre au lieu d’être simplement jugés et potentiellement rejetés sur la base de leur CV et de leur lettre de motivation.
La principale préoccupation est de ne pas savoir ce que l’IA est censée détecter. Elle peut être adaptée pour détecter n’importe quoi, de la clarté de la communication d’un candidat à son apparence physique, en passant par ses antécédents. Dans les ressources humaines, il est essentiel d’éliminer les préjugés. Dans un entretien interactif avec l’IA, il y a beaucoup plus d’incertitude. Il y aura des erreurs, du bon et du mauvais, c’est certain.