La TVA restera la première source de recette pour l’Etat en 2025. Selon le projet de la Loi des Finances actuellement en débat, la taxe sur la valeur ajoutée rapportera 12 028 MTND l’année prochaine, dont 5 488 MTND régime importation et 6 540 MTND régime intérieur. Ces chiffres confirment trois réalités.
La première est que la consommation locale est non seulement un moteur de croissance, mais également une source de premier plan pour l’Etat. Elle est facile à récupérer, ce qui renforce son attractivité et, surtout, son utilité pour les finances publiques. C’est pour cette raison que le Ministère des Finances est réticent dans l’accord de l’avantage de la suspension de la TVA. Il ne le fait que lorsque les résultats d’une telle mesure booste réellement un secteur ou a des retombées sociales.
La seconde est que les importations, sous ses différentes formes, sont importantes. Certes, elles consomment des devises, mais en contrepartie créent de l’emploi dans le commerce et les services et génèrent de la TVA. C’est un aspect souvent oublié des analyses lorsque le déficit commercial est évoqué. Plus ce déficit est important, plus il y a des recettes de TVA, plus les finances publiques se comportent mieux.
La troisième est que l’inflation est un fléau économique et, en même temps, une aubaine pour la TVA. La taxe s’applique au dernier prix, et même les baisses saisonnières ne sont pas considérées. Cela explique la hausse des recettes à un rythme nettement plus élevé que l’activité économique observée. Le recul de l’inflation n’est donc pas nécessairement une bonne nouvelle de point de vue purement financier à court terme. D’où la nécessité d’élargir au maximum l’assiette taxable, notamment en intégrant le commerce parallèle. C’est une bonne raison pour penser à une amnistie plus large et exhaustive, qui dure tout un exercice budgétaire et qui met les jalons d’une nouvelle relation entre l’administration fiscale et le contribuable.