AeTech a publié ses états financiers relatifs à l’exercice 2023. Les produits d’exploitation se sont inscrits en forte baisse de -71,9% à 1,426 MTND. Cette baisse provient du fait que depuis le second semestre 2022, l’activité de distribution des produits Ooredoo a été transférée à la filiale Advanced e-services. Mais même en ne tenant compte que de l’activité solution, le chiffre d’affaires a fondu de 40,8% en glissement annuel.
Les charges d’exploitation ont reculé de -52,4%, à 2,519 MTND, pour la même raison. Le résultat d’exploitation est négatif de -1,054 MTND contre -0,182 MTND en 2022. L’Ebitda est également en couleur rouge, à -0,860 MTND, l’entreprise n’investissant plus depuis quelques années.
Les charges financières nettes se sont établies à 0,448 MTND. Si le résultat net de l’année dernière a été sauvé par des gains ordinaires de 3,850 MTND, en apportant l’activité distribution à la filiale Advanced e-services contre une plus-value de 3,751 MTND, cela n’est pas le cas en 2023. Les pertes se sont élevées à -1,613 MTND au titre de l’exercice 2023. Les fonds propres sont de -3,979 MTND. Le conseil d’administration a convoqué les actionnaires en une Assemblée générale extraordinaire, au sens de l’article 388 du Code des sociétés commerciales, pour décider de la continuité de l’exploitation.
Au niveau consolidé, la même tendance a été constatée, avec une perte nette de -1,413 MTND.
Le commissaire aux comptes a émis des réserves dans son rapport, soulignant, entre autres, qu’il a constaté une insuffisance concernant le passif des dettes fiscales de 0,712 MTND qui sont déjà inscrites à la recette des finances. Il y a également un risque de pénalité de retard non comptabilisé sur le paiement des dettes de la société auprès de la Cnss pour 0,378 MTND.
Et comme les mauvaises nouvelles ne viennent jamais seules, AeTech fait l’objet d’une vérification approfondie depuis le 8 août 2024 au titre de l’impôt sur les sociétés, les acomptes provisionnels, la taxe sur la valeur ajoutée, la retenue à la source, la taxe à la formation professionnelle, le Fonds de promotion du logement pour les salariés, la taxe sur les établissements à caractère industriel, commercial ou professionnel, le droit de timbre et la contribution sociale de solidarité pour les périodes 2020, 2021, 2022 et 2023.
L’assemblée du 13 décembre serait très importante. Il est clair que la société a besoin d’une injection d’argent frais pour retrouver l’équilibre et poursuivre son exploitation. Au rythme actuel, il est quasiment impossible de compter sur l’activité pour générer suffisamment de bénéfices couvrant le besoin en fonds propres.