La demande pour le marché volontaire de carbone dans la région Mena a augmenté pour atteindre 2,5 millions de tonnes en 2024, soit une hausse de 14% par rapport aux 2,2 millions de tonnes de l’année dernière. Une nouvelle progression est attendue dans les années à venir selon le marché régional volontaire du carbone. Les pays de la région parviendraient à couvrir une part équitable des émissions de carbone grâce à ces mécanismes d’ici à 2030.
La zone Mena comporte de gros pollueurs actuellement, avec la production pétrolière et les industries chimiques. Ses émissions de CO2 représentent 7,4% du total mondial fin 2023. Il y a donc un potentiel d’atteindre un volume d’échange de 100 millions de tonnes, en catalysant des centaines de millions de dollars dans des projets climatiques.
Au niveau mondial, et comme de plus en plus d’entreprises assument la responsabilité de leurs émissions, le gisement de croissance est préservé. À noter que le marché mondial des crédits carbone volontaires a connu une forte baisse, passant de 2,1 milliards de dollars en 2021 à 720 millions de dollars en 2023, selon les statistiques de l’Ecosystem Market Place. L’investissement dans les pays du Sud, qui dépensent plus que les pays du Nord en proportion de leurs PIB respectifs, est une piste pour accélérer rapidement la reprise de ces marchés. Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont une excellente adresse pour se lancer, car la zone est parmi les plus touchées. Pas moins de 16% du PIB régional devrait être dépensé chaque année pour permettre la transition, alors que la moyenne mondiale est de 7,5%.
Le cabinet McKinsey prévoit que le marché mondial atteindra 50 milliards de dollars d’ici à 2030 et 250 milliards de dollars d’ici à 2050, en raison de la demande croissante du secteur privé. Une évolution que la Tunisie ne devrait pas rater, en offrant au moins un marché pour ses propres exportateurs.