Le projet de loi de finances pour 2025, qui introduit un taux d’imposition progressif sur les revenus annuels des salariés et retraités, suscite des préoccupations croissantes au sein des secteurs économiques.
L’article 31 du projet, qui prévoit la mise en place de ce système à partir de janvier 2025, cible particulièrement les personnes percevant des revenus annuels compris entre 30 000 et 50 000 dinars, une tranche jugée représentative de la classe moyenne.
Pour la catégorie percevant de 30 000 à 40 000 dinars, le PLF prévoit une imposition de 33%, contre 36% pour la catégorie qui perçoit 40 000 à 50 000 dinars.
L’introduction de cette mesure pourrait avoir des conséquences directes sur les salaires des travailleurs concernés.
Dans un contexte d’inflation et de hausse des prix, la crainte exprimée est que cette nouvelle imposition entraîne une diminution du pouvoir d’achat, voire une réduction effective des revenus pour certains employés.
Les salariés, notamment dans le secteur bancaire, sont d’autant plus touchés par cette mesure qu’ils sont souvent perçus à tort comme appartenant à une catégorie plus aisée.
Cependant, selon des experts, les salaires annuels de ces travailleurs, compris dans cette tranche, ne reflètent en rien une richesse excessive, mais plutôt un niveau de vie proche du seuil de pauvreté, face à la hausse des coûts de la vie.
Dans ce cadre, la Fédération générale des banques, des institutions financières et des compagnies d’assurances a déjà exprimé son désaveu face à cette mesure, soulignant le fait que ces employés, loin de bénéficier de revenus considérables, luttent pour maintenir un niveau de vie décent face à l’inflation.
D’autres témoignages recueillis, parmi d’autres catégories, indiquent qu’un universitaire ayant vingt ans d’expérience touche entre 20 000 et 30 000 dinars annuellement qui ne peuvent pas lui garantir un confort financier.
Cette situation souligne que la classe moyenne, déjà fragilisée par les difficultés économiques, risquerait de se voir encore plus précarisée si cette loi était appliquée.
Pour certains, l’idée serait de revoir ces impositions à la hausse non pas en imposant davantage cette catégorie, mais en ajustant les salaires pour garantir un certain pouvoir d’achat pour les employés.