Un rapport intitulé “Équité et efficacité du système fiscal tunisien”, réalisé par la Banque mondiale, dresse un bilan mitigé des perspectives économiques de la Tunisie en 2024.
Avec une croissance économique stagnante autour de 0,6% au premier semestre et des projections de 1,2% pour l’année, le pays peine à retrouver un rythme de croissance soutenu, plombé par des défis structurels et une sécheresse prolongée.
La Tunisie reste marquée, selon le rapport, par des facteurs qui limitent sa reprise économique.
Les conditions de financement extérieures restent tendues, affectant plusieurs secteurs clés, tels que l’agriculture, l’énergie et la construction.
La sécheresse persistante complique la relance agricole, et le manque d’investissements freine des industries comme l’habillement et l’énergie. En conséquence, la demande intérieure s’affaiblit, ce qui pèse sur l’ensemble de l’économie.
Le chômage, quant à lui, continue de grimper, atteignant 16% au deuxième trimestre. La participation active de la population reste également en deçà des niveaux pré-pandémiques, signalant une fragilité structurelle du marché du travail.
Sur le plan commercial, bien que le déficit ait été réduit grâce à une amélioration des prix mondiaux et à la hausse des recettes touristiques, le secteur énergétique continue de peser lourdement, représentant 62,9% du déficit.
Pour pallier le manque de financements extérieurs, le gouvernement a autorisé la Banque centrale à financer le budget, une mesure qui, bien que stabilisant le dinar, fait craindre une pression accrue sur l’inflation.
Parmi les solutions avancées par la Banque mondiale pour rétablir l’équilibre fiscal, figurent une révision des taux d’imposition sur le capital et le travail, l’introduction d’une taxe carbone, un renforcement de la fiscalité foncière et une révision des exonérations fiscales.
Cela vise à réduire les inégalités, à rendre la fiscalité plus progressive et à soutenir l’économie face aux défis structurels et climatiques.