La Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH) a livré sa propre lecture du bilan touristique de 2018, a annoncé récemment l’Office national du tourisme tunisien (ONTT) , lors d’une conférence de presse, tenue hier 6 février, à son siège.
Fait marquant: les recettes touristiques ont connu leur première hausse depuis 2011, et non des moindres: elles sont passées de 1 milliard d’euros en 2017 à environ 1.3 € (soit environ 4 milliards de dinars) en 2018. C’est ce qu’a annoncé hier Rym Ben Fadhel, secrétaire générale de la FTH.
Cependant, ces chiffres ne reflètent pas les performances réelles du secteur, a déploré Mouna Ben Halima, secrétaire générale adjointe de la FTH, chargée de la communication. En effet, la FTH a estimé que le secteur a réalisé des revenus de l’ordre de 7 milliards de dinars, soit 3 milliards de dinars de plus que les chiffres de l’Office.
D’où vient ce décalage ? “Les chiffres officiels de l’ONTT ne comptabilisent que les entrées en devise”, a expliqué Ben Halima. Or, selon elle, une grande partie des recettes du secteur se fait en monnaie locale.
En effet, les touristes maghrébins ― qui représentent 52% des visiteurs en 2018 ― règlent leurs achats en dinars tunisiens. “Avec une allocation touristique de seulement 200 euros par an, les touristes algériens sont obligés de passer par les bureaux de change officieux pour se procurer de la monnaie tunisienne dont ils ont besoin”, selon Mouna Ben Halima.
En tenant compte de tous ces facteurs, la FTH prétend que le tourisme contribue à hauteur de 13 à 14% au PIB. “Ce chiffre passe à 17% si on inclut les Tunisiens résidents à l’étranger”, a de son côté déclaré Hichem Fakhfekh, président de la FTH.
Le compte satellite tourisme
Une solution existe-t-elle ? Selon la Fédération, la réponse est “oui”. “Les chiffres de l’ONTT doivent être revalorisés et adaptés aux standards recommandés depuis 2000 par l’Organisation mondiale du tourisme. Selon ce standard, appelé Compte satellite tourisme, il faut ajouter aux recettes actuellement publiées : les revenus du tourisme local, les revenus des Tunisiens résidents à l’étranger (actuellement comptabilisés en revenus du travail) et les revenus du transport aérien lié au tourisme… C’est du moins ce que revendique la FTH.