Contrairement à l’Afrique du Nord, où le blé est une culture profondément enracinée, peu de pays au sud du Sahara disposent de conditions biophysiques (climat et sol) propices à une production compétitive. Toutefois, certaines exceptions montrent qu’il est possible de surmonter ces obstacles.
En Afrique subsaharienne, le blé est la deuxième céréale la plus consommée après le maïs. Bien que sa production soit presque inexistante, des développements récents dans la sous-région d’Afrique de l’Ouest laissent entrevoir une révolution.
Au Burkina Faso, le gouvernement a récemment approuvé une convention pour la production de semences de blé sur une superficie de 5 000 hectares pour la campagne 2024/2025. Cette initiative vise à soutenir la production locale, jusqu’alors expérimentale, de cette céréale.
Cette initiative fait suite à un essai réussi qui a permis de récolter 250 tonnes de blé lors de la précédente campagne agricole, grâce à un approvisionnement de 20 tonnes de semences. Elle s’inscrit également dans le cadre du plan de relance de la filière blé, initié par le gouvernement en 2023, visant à atteindre une récolte de 6 500 tonnes localement d’ici à 2025.
Outre le Burkina Faso, le Sénégal a annoncé début 2023 qu’il procéderait à des expérimentations de production de blé, avec des essais de cultures à grande échelle prévus pour la fin de l’année. Le gouvernement sénégalais ambitionne de réduire ses importations de blé de 40 % d’ici à 2028.
En mars 2024, la Mauritanie a annoncé le succès d’un premier essai de culture de blé sur une superficie de 200 hectares, dans le cadre d’un partenariat public-privé, avec des rendements estimés entre 4 et 5 tonnes par hectare dans la région du Trarza.
Ces différentes initiatives nourrissent l’espoir de réduire les importations de cette céréale dans des pays qui dépendent presque entièrement de celles-ci. Selon les données de la FAO, les pays d’Afrique de l’Ouest ont importé plus de 9 millions de tonnes de blé, d’une valeur dépassant 3,8 milliards de dollars, en 2022.