La Banque Centrale de Tunisie (BCT) a publié son rapport annuel pour l’année 2023.
Dans ce contexte difficile, l’économie tunisienne a dû faire face, en 2023, à plusieurs défis majeurs. En effet, la valeur ajoutée du secteur agricole a chuté de manière significative, principalement en raison des conditions climatiques défavorables, notamment la persistance du stress-hydrique. De plus, la faible performance économique de la Zone Euro a réduit la demande adressée aux principales industries manufacturières tunisiennes exportatrices. En outre, la production nationale des hydrocarbures et celle du phosphate sont demeurées à des niveaux bas.
Cependant, le secteur des services, en particulier le tourisme et le transport, a enregistré de bonnes performances en continuant à se remettre des effets de la pandémie, ce qui a permis d’atténuer, en partie, l’impact de la contreperformance des autres secteurs. En conséquence, la croissance économique a accusé un affaiblissement, s’établissant à peine à 0,2% contre 2,8% en 2022. Excluant l’agriculture et la pêche, la croissance aurait atteint 2,2%.
Du côté de la demande, la faiblesse de la demande intérieure est devenue une entrave à la croissance, avec une consommation nationale en hausse de 1,4%, seulement, contre 1,7% l’année précédente. C’est que la consommation privée n’a augmenté que de 1,5% contre 1,8%, freinée par un taux de chômage élevé et une inflation persistante. Par ailleurs, la consommation publique a-t-elle connu une faible évolution de 1,1%, en rapport avec la compression des dépenses budgétaires. Également, l’investissement, approché par la Formation Brute de Capital Fixe, a connu une décélération aussi bien en prix constants (0,5% contre 2,3%) qu’en prix courants (4,0% contre 9,3%), ce qui a entraîné un repli du taux d’investissement à 15,5% du PIB. Pour sa part, le taux d’épargne nationale a reculé de 2,7 points de pourcentage pour revenir à 5,4% du Revenu National Disponible Brut (RNDB), exacerbant le déficit de financement entre l’investissement et l’épargne.
Concernant le secteur extérieur, le déficit courant de la balance des paiements a nettement diminué en 2023 pour être ramené à 3.433 MDT, soit 2,2% du PIB contre 8,8% l’année précédente. Cette amélioration est principalement due à une réduction de 32,4% du déficit commercial, bénéficiant d’une hausse de 7,9% des exportations qui a touché les industries manufacturières et les produits agricoles, grâce notamment à une bonne récolte d’huile d’olive, et d’une diminution des importations de 4,4%, principalement en raison de la baisse des achats des matières premières et de l’énergie, suite au repli de leurs prix sur les marchés internationaux, après leur hausse exceptionnelle en 2022. En outre, les recettes touristiques qui ont augmenté de 27,7% et les revenus du travail de 5,4% ont conforté l’amélioration du solde des opérations courantes.
Concernant le marché du travail, le taux du chômage s’est établi à 16,4 % en 2023, contre 15,2 % en 2022. Chez les jeunes, ce taux a grimpé de 38,8% à 40,9%
Pour l’année 2024, bien que l’économie tunisienne montre des signes d’amélioration et que le PIB réel devrait progresser de 1,6%, reflétant notamment une meilleure saison agricole et un bon comportement de l’activité touristique, cette croissance demeure modeste, freinée par les contreperformances du secteur des hydrocarbures en l’absence d’investissements et de découvertes de nouveaux gisements. De surcroît, les faibles perspectives de croissance pour la Zone Euro, principal partenaire commercial, pourraient continuer d’affecter négativement les industries tunisiennes exportatrices.
Concernant le marché du travail, le taux du chômage s’est établi à 16,4 % en 2023, contre 15,2 % en 2022. Chez les jeunes, ce taux a grimpé de 38,8% à 40,9%
Pour l’année 2024, bien que l’économie tunisienne montre des signes d’amélioration et que le PIB réel devrait progresser de 1,6%, reflétant notamment une meilleure saison agricole et un bon comportement de l’activité touristique, cette croissance demeure modeste, freinée par les contreperformances du secteur des hydrocarbures en l’absence d’investissements et de découvertes de nouveaux gisements. De surcroît, les faibles perspectives de croissance pour la Zone Euro, principal partenaire commercial, pourraient continuer d’affecter négativement les industries tunisiennes exportatrices.