Pour la première fois en Tunisie, un dépistage virologique du cancer du col de l’utérus a été réalisé chez les femmes âgées de 30 à 65 ans. Cette nouvelle approche a permis d’identifier des femmes porteuses du virus HPV, responsable de la majorité des cancers du col, offrant ainsi une meilleure surveillance et prévention.
Sur une période de 12 mois, 450 femmes ont été testées dans le cadre de cette campagne de dépistage virologique. L’ADN du HPV à haut risque oncogène a été détecté dans 75 cas, soit une prévalence de 16,67 %. Ces résultats sont cohérents avec ceux publiés par l’Institut Pasteur de Tunis, qui a également rapporté un taux similaire chez des femmes présentant des frottis normaux.
Résultats en détail
-72 % des cas d’HPV détectés appartiennent à des génotypes à haut risque autres que les HPV 16 et 18, dont le potentiel oncogène est moindre.
-24 % des femmes testées positives avaient l’HPV 16, et 4 % avaient l’HPV 18, les deux génotypes les plus associés au cancer du col.
-Les cas d’HPV autres que 16 et 18 représentaient 12 %.
Parmi les 75 femmes testées positives, 73 ont bénéficié de frottis cervico-vaginaux (FCV). Les résultats ont montré deux cas de frottis de haut grade, avec une confirmation de cancer in situ (CIS) chez l’une d’elles, grâce à une conisation du col. D’autres cas ont présenté des frottis de bas grade ou des anomalies mineures, nécessitant une surveillance régulière.
Impacts du dépistage
Ce dépistage a permis de sauver une femme du cancer du col, grâce à cette nouvelle stratégie de détection précoce. Cependant, l’étude a également révélé un nombre élevé de colposcopies parfois inutiles, ce qui a multiplié par deux l’activité habituelle. Les conclusions soulignent l’importance d’adapter la demande de frottis pour éviter des procédures excessives tout en maximisant la détection précoce des cas à risque.
Ce dépistage virologique ouvre de nouvelles perspectives dans la prévention du cancer du col en Tunisie, mais nécessite des ajustements pour affiner le suivi des cas positifs.