Depuis le début de l’année, le volume des échanges sur le marché obligataire s’est établi à 67,321 MTND. C’est une baisse de 55,1% par rapport à 2023 qui s’explique, en partie, par le niveau des taux d’intérêt, si élevés pour que les titres puissent être lâchés. De plus, et vu le rythme des émissions sur le marché primaire d’une part et la forte collecte par les OPCVM d’autre part, il est possible de conserver plus longtemps les titres de créance et d’engranger leurs revenus.
Côté achat, ces véhicules de gestion collectives ont assuré 61,2% du volume global, soit 41,170 MTND. Les clients libres viennent en deuxième position avec 36,8% (24,784 MTND), devant ceux gérés (0,842 MTND) et les comptes propres (0,522 MTND). La même physionomie est observée côté vente, avec 49,567 MTND par les OPCVM, 11,293 MTND par les Tunisiens Libres et 5,609 MTND par ceux gérés. La contribution des étrangers demeure faible.
En tout, 1 138 440 titres ont été échangés. L’essentiel du volume a concerné les obligations émises par les corporates, à hauteur de 53,102 MTND, soit 78,9% du volume global. Les transactions sur les titres de l’État ont totalisé 14,218 MTND.
Nous pensons que la dynamique de ce compartiment de la Bourse de Tunis connaîtra un essor pour deux raisons principales.
La première est l’application des normes IFRS par les établissements de crédit et les sociétés financières. Cela signifie que les obligations et les bons du Trésor seront comptabilisés à leur juste valeur, ce qui incite à des transactions sur les différentes lignes.
La seconde est la baisse des taux qui finira par arriver, tôt ou tard. Les titres détenus à taux élevés donneront droit à des rendements intéressants, ce qui augmente leur demande. Ils seront les premiers à liquider s’il y a des demandes de rachats ou des opportunités de placement à saisir ailleurs.
Dans tous les cas, le marché secondaire doit montrer davantage de profondeur, car c’est le vrai poumon du marché primaire qui ne cesse de s’élargir.