Vous vous rappelez certainement la décision des autorités libyennes d’imposer une taxe sur le taux de change de 27% il y a quelques mois. Cela a bien évidemment constitué un moteur important au marché parallèle, déjà profond. Cette taxe a été révisée de 7% et là voilà réduite à 20% seulement, appliquée sur la base du taux de change officiel des devises étrangères.
Les opérations de change accomplies par les citoyens, qui se chiffrent en millions de dollars quotidiennement, sont réalisées par des négociants qui dictent leur loi en matière de taux quotidien du marché. La Banque centrale libyenne ayant massivement restreint l’approvisionnement en devises étrangères, les Libyens se sont donc tournés vers le marché noir pour obtenir des billets verts ou des euros dont ils ont besoin, que ce soit pour un traitement médical en Tunisie, des vacances en Turquie ou le paiement de marchandises en provenance de l’étranger.
La demande est tellement élevée qu’elle a créé un écart considérable entre le taux officiel et celui du marché noir. À un moment donné de l’année dernière, ce dernier était environ sept fois supérieur au taux officiel, d’où l’idée de cette taxe.
Selon le texte émis par le président de la Chambre des représentants, les revenus générés par la taxe seront utilisés pour couvrir les dépenses des projets de développement ou ajoutés aux ressources spécialisées de la Banque centrale de Libye pour rembourser la dette publique.
Cela permettra de calmer les tensions dans le pays, surtout après que la Chambre des représentants de Benghazi et le Haut Conseil d’État de Tripoli se sont mis d’accord sur l’identité du nouveau gouverneur de la Banque centrale.