«Les cyberattaques touchent des infrastructures critiques, comme les ports et les aéroports, ce qui impacte directement les opérations vitales des pays et des entreprises» a indiqué d’Adlene Loukil, CEO de Resys-Consultants, lors d’un séminaire organisé par la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française (CCITF) sur le thème “Cybersécurité: comprendre les risques et agir face aux nouveaux défis”.
Loukil a évoqué le concept de “menaces internes et externes”, affirmant que les entreprises doivent faire face à des risques internes comme les erreurs de configuration, les départs de personnel ou les sabotages, tout en restant vulnérables à des attaques externes.
En rappelant des exemples récents, notamment la panne mondiale qui a touché les services de Microsoft et Azure en juillet, Loukil a mis en exergue l’ampleur des dégâts financiers, évalués à 5,4 millions de dollars, que de telles pannes peuvent causer, même pour des géants de l’industrie. Cet incident démontre que toutes les entreprises, grandes ou petites, sont exposées à des cyberrisques qui peuvent paralyser leurs activités pendant des heures, voire des jours.
L’une des difficultés majeures relevées par Loukil est la sensibilisation des hauts dirigeants d’entreprises à l’importance de la cybersécurité. Selon lui, il est souvent difficile de motiver ces décideurs à investir dans des stratégies de protection adéquates. Pourtant, il rappelle que chaque entreprise doit mettre en place une stratégie claire et désigner un responsable de la sécurité pour superviser la mise en œuvre de cette stratégie.
Loukil a également mentionné des régulations en matière de protection des données, telles que le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) et la directive européenne NIS2, qui imposent des sanctions sévères pouvant aller jusqu’à 4% du chiffre d’affaires en cas de non-conformité. Pour lui, la cybersécurité n’est pas seulement une question technique, mais aussi un enjeu économique, financier et politique, affectant directement l’image de marque des entreprises et des pays.
Enfin, il a souligné la nécessité pour la Tunisie de développer ses propres solutions technologiques, notamment un cloud tunisien, afin de renforcer sa souveraineté numérique. Loukil a exprimé sa confiance dans le potentiel des jeunes Tunisiens pour réaliser ces objectifs et contribuer à l’émergence d’une industrie technologique nationale, capable de rivaliser sur la scène internationale.