Les actionnaires des Ciments de Bizerte ont été convoqués pour une Assemblée générale extraordinaire le vendredi 27 septembre. L’objet est de voter la poursuite de l’exploitation selon les dispositions de l’article 388 du code des sociétés commerciales. Cela prouve que les comptes de la société ont effectivement révélé que les fonds propres sont en deçà de la moitié de son capital social en raison des pertes cumulées.
Or, les états financiers au 31/12/2023 affichent des fonds propres de 21,742 Mtnd et des résultats reportés de -185,423 Mtnd. Cela montre que les comptes du premier semestre 2024 seront sous le signe d’une lourde perte. Déjà, les indicateurs d’activité trimestriels sont catastrophiques et le chiffre d’affaires a chuté de 59,7%, à 20,287 Mtnd. La production du clinker a été suspendue durant tout le deuxième trimestre 2024, à cause de l’absence de la matière coke de pétrole, seul combustible possible pour le fonctionnement du four, et ce, à la suite des difficultés financières rencontrées par la société qui l’ont empêchée d’importer cette matière.
À rappeler que le même article du code des sociétés commerciales indique que l’Assemblée générale extraordinaire, qui n’a pas prononcé la dissolution de la société dans l’année qui suit la constatation des pertes, est tenue de réduire le capital d’un montant égal au moins à celui des pertes ou de procéder à l’augmentation du capital pour un montant égal au moins à celui de ces pertes. Est-ce que cela est possible dans les mois à venir? C’est le flou total pour ce cimentier qui a connu un long cycle de difficultés depuis son introduction en Bourse. Il a besoin d’un grand projet d’investissement pour redémarrer.