Fitch Ratings a rehaussé la note de crédit de la Tunisie, passant de ‘CCC-‘ à ‘CCC+’.
Selon un communiqué officiel, cette décision est le résultat de l’amélioration de la position extérieure de la Tunisie, qui lui permet de maintenir ses réserves internationales à un niveau suffisant pour faire face aux paiements externes et aux obligations de dette.
Cependant, les besoins de financement élevés et l’accès limité au financement externe demeurent des défis majeurs. La capacité du secteur bancaire à absorber une grande partie de la dette intérieure reste incertaine, et le budget reste vulnérable aux chocs externes.
En particulier, la Tunisie bénéficie d’une réduction du risque de liquidité externe. La prévision de la réserve internationale reste au-dessus de trois mois de paiements externes jusqu’en 2026, ce qui permet au pays de continuer à honorer ses dettes extérieures, malgré l’absence d’un programme du FMI.
La Tunisie devra rembourser un eurobond de 1 milliard USD en janvier 2025 et un autre de 700 millions EUR en juillet 2026.
Les besoins de financement fiscal restent élevés, atteignant 18% du PIB en 2024, et devraient rester au-dessus de 14% du PIB jusqu’en 2026. Ces besoins sont principalement dus à des déficits budgétaires persistants et à des échéances de dettes élevées, tant internes qu’externes.
La Tunisie a reçu des engagements de financement externe de 2,8 milliards USD au cours des huit premiers mois de 2024, dont une partie était conditionnée à l’approbation d’un programme du FMI. Les prévisions indiquent un solde net de financement externe sortant de 1,7 milliard USD (3,2% du PIB estimé pour 2024).
Malgré une capacité de financement saturée, le gouvernement pourrait compter sur le secteur bancaire pour répondre aux besoins de financement à long terme. Toutefois, cela augmentera l’exposition des banques au secteur public, ce qui pourrait entraîner des risques pour la stabilité fiscale et monétaire.
La baisse des déficits fiscaux est attendue, avec une prévision de réduction à 6,4% du PIB en 2024, contre 7,1% en 2023, grâce à une baisse des dépenses de personnel et des subventions. Cependant, l’agence précise que le budget demeure rigide et vulnérable aux chocs externes, avec une partie significative des revenus consacrée aux charges fixes telles que les salaires et les intérêts.
selon la même source, la dette publique devrait rester au-dessus de 80% du PIB, avec une sensibilité élevée aux chocs monétaires et fiscaux. Les prévisions indiquent un déficit de compte courant (CAD) en baisse, passant de 2,7% du PIB en 2023 à 2,4% en 2024, soutenu par des exportations croissantes et des entrées de fonds de remises.
En matière d’ESG, la Tunisie affiche des scores faibles pour la stabilité politique et les droits, ainsi que pour la qualité des institutions, ce qui impacte négativement son profil de crédit.
Fitch a précisé également, que les facteurs qui pourraient entraîner une dégradation de la note incluent des tensions accrues sur les finances publiques et des pressions sur les comptes extérieurs. À l’inverse, une amélioration des finances publiques et un meilleur accès au financement externe pourraient conduire à une nouvelle amélioration de la note.