Une étude de la Banque mondiale révèle que plus de 100 pays en développement, dont des géants économiques comme la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud, peinent à devenir des économies à revenu élevé, un blocage connu sous le nom de «piège du revenu intermédiaire».
Ce phénomène se manifeste généralement lorsque le revenu par habitant atteint environ 8 000 dollars, soit 10% de celui des États-Unis. Actuellement, 108 pays, représentant 75% de la population mondiale et plus de 40% du PIB global, se trouvent dans cette situation, confrontés à des défis tels que le vieillissement démographique, le protectionnisme et la transition énergétique.
Le rapport propose ainsi la «stratégie des 3i» comme solution. Cette approche, structurée en trois phases, vise à guider les pays en fonction de leur stade de développement. Pour les économies à faible revenu, l’accent est mis sur l’investissement. Une fois un certain seuil de développement atteint, ces pays doivent introduire des technologies étrangères dans leur économie, un processus appelé «infusion».
Enfin, pour les pays parvenus à un revenu intermédiaire supérieur, la clé du succès réside dans l’innovation, en plus des deux premières étapes. Cette phase consiste à non seulement adopter les meilleures pratiques mondiales, mais aussi à créer des innovations locales qui repoussent les frontières technologiques.
L’exemple de la Corée du Sud est souvent cité pour illustrer cette stratégie. En 1960, avec un revenu par habitant de seulement 1 200 dollars, le pays a commencé par encourager les investissements publics et privés. Puis, dans les années 1970, la Corée a adopté des technologies étrangères et a modernisé ses méthodes de production. Aujourd’hui, avec un revenu par habitant de 33 000 dollars en 2023, la Corée du Sud est un leader mondial de l’innovation, en particulier grâce à des entreprises comme Samsung.
D’autres pays ont également réussi à sortir du piège du revenu intermédiaire en adoptant des stratégies similaires. La Pologne, par exemple, a misé sur l’augmentation de la productivité par l’injection de technologies européennes, tandis que le Chili a stimulé son innovation nationale en adaptant des technologies étrangères à ses conditions locales, comme l’élevage de saumons.