La dette locale de la Tunisie lui a coûté une charge financière de 2 143,4 Mtnd, un record absolu sur une période de 6 mois. Les intérêts des bons du Trésor et des obligations souveraines sont devenus un poste important des dépenses. Ils dépassent déjà les dépenses d’investissement au premier semestre 2024.
Cette hausse traduit la flambée des taux et elle devrait persister encore pour des années, car les instruments de dette émis par l’État sont majoritairement en taux fixe. Ainsi, même si la Banque centrale réduit son taux directeur, l’impact ne sera ressenti sur les comptes publics que 18-24 mois après.
La facture réelle de la dette publique est beaucoup moins importante. Ce montant est brut, ce qui signifie que l’État récupère 20% sous forme de retenues à la source. C’est presque 429 Mtnd, ce qui n’est pas négligeable.
De plus, ces revenus, qui vont aller dans les comptes des banques et des compagnies d’assurances en premier lieu, seront lourdement taxés. Le refinancement fourni par la Banque centrale est rémunéré, permettant à l’institution de l’Avenue Hédi-Nouira de réaliser des bénéfices records comme ceux de 2023, et donc percevoir un beau dividende.
En totalité, regarder l’image d’une manière plus détaillée montre que le coût net de la dette n’est pas aussi exorbitant qu’on le pense. Nous n’avons pas toutes les données nécessaires pour le calculer avec précision, mais il est significativement moins faible que ce qui est affiché en brut.