Dans un nouveau rapport publié ce matin (Global Gender Gap Report 2024), le Forum économique mondial a indiqué que les inégalités entre les hommes et les femmes continuent à être réduites mais à un rythme plus lent qu’auparavant. Selon les estimations, il faudra 134 ans, soit cinq générations, pour combler l’écart entre les hommes et les femmes dans le monde, contre 131 ans en 2023. Le super cycle électoral de cette année pourrait, toutefois, réduire cet écart en augmentant la représentation des femmes dans la sphère politique.
La 18e édition du rapport propose un indice annuel conçu pour mesurer l’égalité des sexes. Il évalue les écarts dans quatre domaines: la participation et les opportunités économiques, le niveau d’éducation, la santé et la survie, et l’autonomisation politique. L’écart mondial entre les hommes et les femmes s’établit désormais à 68,5%, soit une amélioration de 10 points de base par rapport à l’année dernière, principalement due à des progrès modestes en matière de participation et d’opportunités économiques.
La participation politique a été identifiée comme un domaine où le déséquilibre est flagrant, malgré des progrès modestes. Mais comme près de la moitié de la population mondiale a le droit de voter lors d’un grand nombre d’élections cette année, elle est également considérée comme un domaine à fort potentiel. Cela pourrait se produire à la fois au plus haut niveau, avec davantage de postes de direction pour les femmes, et par le biais de politiques conçues pour soutenir et autonomiser les femmes.
L’Islande a été classée comme le pays le plus égalitaire au monde pour la 15e année consécutive et le seul pays à avoir comblé 93,5% de son écart entre les hommes et les femmes. Elle est suivie dans le top 10 de la Finlande, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, la Suède, du Nicaragua, de l’Allemagne, la Namibie, l’Irlande et l’Espagne. Bien qu’aucun pays n’ait encore atteint la parité totale, les dix premiers pays du classement ont comblé au moins 80% de leur écart.
L’Europe reste en tête au niveau régional, avec un score de parité de 75%, légèrement devant l’Amérique du Nord, où 74,8% de l’écart a été comblé. L’Amérique latine, qui se classe en troisième position avec un score de 74,2%, a connu la plus forte amélioration de toutes les régions depuis la création de l’indice. L’Asie de l’Est et le Pacifique, quant à eux, affichent un score de 69,2%, légèrement supérieur à celui de l’Asie centrale (69,1%), de l’Afrique subsaharienne (68,4%) et de l’Asie du Sud (63,7%). Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord se classent au dernier rang avec 61,7%.
La Tunisie s’est classée à la 115e place mondiale, avec un score de 0,668, progressant de 13 places par rapport à 2022. Cela signifie que nous avons réduit les inégalités de 66,8%. Nous sommes classés deuxièmes dans le monde arabe, derrière les Émirats arabes unis qui sont au 74e rang mondial, avec un score de 0,713.