La faible performance du PIB trimestriel enregistrée au premier trimestre 2024 confirme l’enlisement de l’économie tunisienne dans la trappe de faible croissance.
Selon l’INS, le PIB trimestriel a évolué au taux de 0.2% en glissement annuel au premier trimestre 2024. Ce ralentissement de la croissance est expliqué par des évolutions mitigées au niveau des principaux secteurs économiques. Le taux de croissance du PIB marchand a baissé à -0.2% alors que les activités non marchandes (administration, activités des organisations associatives, etc.) ont augmenté de 1.5% au premier trimestre 2024. Cette tendance observée depuis plusieurs trimestres témoigne de la contraction de l’activité économique productive.
La baisse de la valeur ajoutée du secteur industriel reflète l’acuité des problèmes structurelles
La valeur ajoutée du secteur industriel a baissé de (-5%) durant le premier trimestre 2024 ; Ce repli est dû à une baisse quasi-générale des secteurs industriels particulièrement les secteurs de l’industrie agro-alimentaire, du textile, des autres produits minéraux non métalliques, de l’extraction du pétrole et du gaz naturel, de la production et la distribution de l’électricité et du gaz et de la construction.
Les indicateurs de conjoncture montrent :
− Une baisse de la valeur ajoutée du secteur du textile, habillement et cuir durant 3 trimestres consécutifs conjuguée avec le repli des exportations du secteur depuis
plusieurs mois.
− Une contraction de l’activité du secteur des produits minéraux non métalliques (ciment, produits céramiques, verres, etc.) à cause du ralentissement de la demande intérieure.
− Une diminution continue de la valeur ajoutée du secteur de la construction depuis plus que deux ans à cause de la morosité de l’activité économique et la décélération des investissements publics.
− Une baisse de la valeur ajoutée du secteur de l’électricité en raison de la baisse de la production nationale.
− Un fléchissement de la valeur ajoutée du secteur de l’extraction du pétrole et du gaz naturel expliqué par les problématiques structurelles du secteur notamment le déclin naturel des gisements et le retard au niveau de l’octroi de permis d’exploration.
La baisse de la valeur ajoutée de ces secteurs, qui sont à fort potentiel d’exportation, pour voyeur d’emploi diversifié et ayant des effets d’entrainement sur les autres secteurs, pourrait impacter négativement les perspectives de croissance et ce, nonobstant la performance relative du secteur agricole attendue durant la période restante de l’année grâce à un effet de base favorable.
Des perspectives de croissance timides et en deçà des potentialités
L’acquis de croissance pour l’ensemble de l’année 2024 est estimé à environ 1.3% ; Le taux de croissance affiché en 2023 est de l’ordre de 0.4%. Cette croissance molle conjuguée avec des niveaux d’inflation élevés dépassant la barre des 7% témoignent de l’embourbement dans la phase de stagflation.
Face à cette fragilité de la situation économique et le ralentissement des moteurs de croissance, il est impérieux d’œuvrer pour une accélération au niveau de la mise en œuvre des réformes structurelles afin de hisser le niveau de la croissance potentielle. La reprise de la croissance est une priorité nationale.