C’est à partir d’une vocation personnelle étayée par l’identification d’un besoin – aussi bien pour les individus que pour les entreprises et les micro-entreprises – que Fatma Midani a créé sa plateforme dédiée aux produits sains et verts. «Il y a huit à dix ans, je me suis éveillée au style de vie vert, une vie saine que j’ai commencé à partager autour de moi. C’est ainsi que sont nés la première communauté et le premier cluster. Je partageais mon parcours de jour en jour et la communauté a commencé à s’éveiller. Ils m’ont dit qu’ils adoraient les produits dont je faisais la promotion. Mais ils regrettaient que ces produits ne se trouvent qu’au niveau des micro-entreprises et pas dans les grandes surfaces et se demandaient comment les acquérir. Ils m’ont proposé de créer une marketplace, et c’est ce que je fis», a déclaré Midani dans le panel « Ecosystems Transformed: Unlocking the Green Economy’s Power to Create the Jobs of the Future» de l’évenement Green Growth Summit 2024 tenu le 30 avril à Tunis et organisé par l’organisation ‘Hivos – People Unlimited’.
Aujourd’hui, elle gère une équipe qui s’est développée chez ‘Soul and Planet’ qu’elle a démarré en 2020 en tant que B2C, une marketplace vendant des produits sains et eco-friendly pour la vie de tous les jours: alimentation, cosmétiques, produits pour la maison et les enfants…
Un besoin émanant des clients
A partir de la vocation, il a fallu affronter des problèmes de chef d’entreprise: «Nous avons généré des revenus, mais le développement a été assez plat. Pourquoi? Parce qu’il s’agissait d’abord d’une niche; et puis il était clair que des produits de cette qualité ne sont pas bon marché.
Seulement, au même moment, nous avons constaté (comme en 2021 et en 2022) que des entreprises commençaient à être intéressées. Et elles ont commencé à nous demander des solutions pour améliorer leur impact, répondant au besoin émanant des clients (comme l’a fait notre marketplace) de créer une plateforme pour trouver des solutions vertes destinées au B2B».C’est ce que ‘Soul and Planet’ a fait, et elle a commencé à vendre ses produits pour économiser l’eau, l’énergie, en partenariat avec le gouvernement pour la partie reboisement et compensation carbone.
Et le développement escompté eut lieu: «Nous avons commencé à générer des revenus assez bons, mais notre cash flow n’était pas sain parce que les entreprises payent en différé. Nous avons alors mixé la filière impliquant les individus souhaitant améliorer leur santé (mais à un prix convenable) et le fait que les entreprises étaient tenues – par les réglementations internationales – d’améliorer leur impact. Là où la consommation saine et eco-friendly améliorait cet impact».
En gros, cela veut dire que si l’entreprise en question participait à une saine consommation de ses employés, cela améliorerait son impact. Et ‘Soul and Planet’ était la plateforme où l’entreprise qui payait son premium access permettait ainsi à ses employés de disposer de tous les produits cités à un prix convenable. Cela est le premier cluster où l’avantage pour les individus avait un effet sur l’entreprise. Les managers qui aspiraient à ces solutions trouvaient chez elle ce cluster qui leur permettait d’être en phase avec les réglementations internationales.
«Quant aux micro-entreprises, elles généraient tant de revenus que nous les avons dirigées vers des lignes plus étendues vers les consommateurs; qui plus est, sur une base régulière quotidienne. C’est une immense opportunité pour elles. Et puis, il faut savoir que 90% des micro-entreprises sont gérées par des femmes (et de jeunes femmes). Je me suis mise à croire que tel est le nouveau monde vers lequel nous nous dirigeons, où les individus, les entreprises et les micro-entreprises collaborent pour générer des produits sains et verts en s’assurant de revenus consistants».