“Comme il est coutumier, le Forum de l’Économiste Maghrébin 2024, en collaboration avec la Délégation de l’UE à Tunis, ne se limite pas à une simple invitation à la réflexion sur un sujet d’importance centrale, mais constitue une plateforme essentielle pour discuter d’un thème encore d’actualité”, c’est ainsi que Hédi Mechri, directeur des publications, ouvre le débat. Cette 25e édition du forum marque un tournant en abordant de front la question cruciale de “Relancer les IDE dans le contexte mondial actuel”. La participation du ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, et du Gouverneur de la BCT, Fethi Zouhair Nouri, ainsi que de l’ambassadeur de l’UE en Tunisie, Marcus Cornaro, lors du dîner-débat du 24 avril en cours, selon les propos de Hédi Mechri, témoigne de notre volonté d’engager une réflexion sur la dynamisation des investissements étrangers dans un pays où, malgré un potentiel scientifique, technique et technologique prometteur, ces investissements demeurent en deçà de leur niveau attendu, avec une prédominance européenne représentant 85% du total.
Effectivement, selon le fondateur de l’Économiste Maghrébin, les Investissements Directs Étrangers (IDE) en Tunisie ont connu une baisse continue, surtout après les bouleversements politiques de 2021, réduisant ainsi la visibilité du pays aux yeux des grandes multinationales investisseuses. Ceci souligne l’urgence de s’atteler à cette problématique, étant donné ses répercussions majeures sur l’économie tunisienne.
Une panoplie de questions se pose quant aux mesures à prendre pour attirer davantage d’investissements. Comment attirer plus d’investissements, et où en est-on avec la réglementation en matière de change, etc. Les IDE ont historiquement lié la Tunisie à l’Europe depuis les années 70, servant d’ancrage dans l’économie mondiale et favorisant un environnement propice à l’investissement local, comme le souligne Hédi Mechri. À son apogée, plus de 3 000 entreprises étrangères étaient actives dans le secteur manufacturier, faisant de la Tunisie un centre industriel majeur pour l’Europe. Cette période a également marqué une réduction de la dette extérieure, les IDE servant à financer les projets d’avenir. Cependant, la dernière décennie a été difficile. La crise économique mondiale de 2008-2009 et la révolution de 2010 ont créé une période d’instabilité politique et économique, décourageant les investissements étrangers. Cette situation a été aggravée par la crise sanitaire mondiale récente, qui a frappé durement l’économie tunisienne.
“Néanmoins, la Tunisie conserve des atouts. Sa proximité géographique avec l’Europe est devenue un avantage stratégique, accentué par la crise sanitaire, ouvrant ainsi la voie à une possible réorientation des investissements européens vers des destinations plus proches”, déclare-t-il avec optimisme.
Pour capitaliser sur ces opportunités, la Tunisie doit améliorer son climat des affaires. L’annonce du nouveau code de change est une étape positive dans cette direction, offrant des perspectives stimulantes pour les investissements étrangers.
En direct