L’étude “Women in fisheries in the Mediterranean and Black Sea region: roles, challenges and opportunities”, menée par la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) de l’Organisation des NU pour l’alimentation et l’agriculture, en collaboration avec sa Division des pêches et de l’aquaculture, vise à mettre en lumière le rôle des femmes dans la pêche en Méditerranée et en mer Noire. Son objectif est de quantifier leur travail et d’identifier les défis et les opportunités pour leur engagement dans le secteur. Initialement concentrée sur les pêches artisanales, l’étude a été élargie pour inclure la contribution totale des femmes le long de la chaîne de valeur des pêches, en raison de leur participation dans d’autres secteurs et des difficultés à différencier leurs contributions.
Les femmes sont également présentes dans le métier de la pêche
L’étude de Harper “Valuing invisible catches: Estimating the global contribution by women to small-scale marine capture fisheries production” examine la participation des femmes à la pêche à petite échelle dans le monde, révélant qu’elles représentent environ 11% de l’emploi total dans ce secteur, soit environ 2,1 millions de femmes. Leur contribution économique mondiale est estimée à 14,8 milliards de dollars par an. En effet, les femmes captent principalement du poisson à terre ou dans les eaux côtières, destinant la plupart de leurs prises à la consommation familiale, tout en vendant également une partie de leur capture.
L’accès aux ressources financières est essentiel pour soutenir les investissements futurs dans l’industrie de la pêche, incluant l’achat d’équipements, de licences, de véhicules et la participation à des formations. Cependant, les exigences de possession d’actifs rendent l’accès à ces ressources difficile, surtout pour les femmes, dont les actifs sont généralement contrôlés par les hommes. Malgré la neutralité de genre du cadre législatif, les pratiques traditionnelles favorisent souvent les hommes, limitant l’accès des femmes à la propriété et à la terre, notamment en matière d’héritage. Même lorsque les femmes sont désignées comme propriétaires, les hommes conservent souvent le contrôle effectif des biens, en particulier dans les zones rurales. Cette situation est exacerbée par la discrimination financière et le manque de données désagrégées par sexe dans les systèmes bancaires, créant des disparités dans l’accès aux services financiers entre hommes et femmes, comme observé en Tunisie et en Égypte.
Les résultats de cette étude de l’Organisation visent à encourager les experts et les décideurs, y compris au sein de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée, à améliorer les données sur le rôle des femmes dans le secteur de la pêche et à promouvoir l’équité de genre.