La rentabilité financière n’est plus la seule exigence, pour ainsi dire, qui assure le bien-être des entreprises. «Que serait effectivement une richesse si elle n’est pas partagée?»
«Impact Investissement». Vous avez sans doute entendu parler de ce concept. Si ce n’est pas le cas, sachez qu’il s’agit d’une orientation pour une économie responsable et durable. Une économie qui prenne en compte deux éléments centraux : le social et l’environnemental.
En clair, la seule rentabilité financière n’est plus la seule exigence, pour ainsi dire, qui assure le bien-être des entreprises. « Que serait effectivement une richesse si elle n’est pas partagée ? », a fait remarquer Abdelkader Boudriga, président du Conseil des financiers tunisiens (CFT). En assurant que le modèle économique mondial est en panne parce qu’il ne prend en compte notamment cette «richesse partagée», insistant qu’il est impossible que chacun s’en sorte seul.
Les investissements qui prennent en compte le social et l’environnement commencent à faire leur petit bonheur de chemin dans le monde devant notamment la prise de conscience quant au fait que de nouvelles orientations mondiales sont en train de se dessiner. Le volume de cet «impact investissement» avoisine quelque 35 000 milliards de dollars (presque trois dois de plus en dinars).
Et tout le monde a à y gagner
Et Abdelkader Boudriga de souligner que trois facteurs sont nécessaires pour assurer le succès de cet « imapct investissement»: «L’intentionnalité, la mesurabilité et l’additionnalité». Et tout le monde a ày gagner dans cette affaire d’autant plus qu’il existe des fonds mondiaux pour cet «imapct investissement» comme le Fonds vert pour le climat, un mécanisme financier de l’Organisation des Nations unies.
La Tunisie est consciente des mutations qui se dessinent dans ce domaine. Illustration de cette réalité: les actions initiées par la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH) à travers notamment des fonds de la coopération internationale. Dorra Miled, présidente de la FTH, a présenté, dans ce cadre, nombre d’initiatives comme celle d’un projet «Toumali» qui concerne la création d’une centrale de traitement des déchets dans la région de Hammam Sousse.
«Devoir de diligence»
Autre intervention remarquée de la rencontre du CFT, organisée le 22 février 2024, à Tunisn celle d’Aslen Ben Rejeb, président de la Conect (Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie), qui a présenté les actions menées par son organisation en vue de labéliser les entreprises en matière de Responsabilité sociale des entreprises (RSE).
L’Etat y joue d’ailleurs un rôle dans ce domaine à travers la mise en place d’un Point contact pour une Conduite responsable des entreprises (CRE). Une initiative décrite par Amira Klai,
directrice générale au ministère de l’Economie et de la Planification, qui a insisté sur le fait que le «devoir de diligence» des entreprises n’est plus un choix, mais une obligation: en Europe, notre principal partenaire, le respect de l’environnement ne cesse de s’imposer pour les importations que cet espace veut acquérir.