Le Forum des fédérations, dans le cadre de son projet «Autonomisation des femmes pour des rôles de leadership dans la région Mena», a organisé un dialogue régional, le 6 février 2024, réunissant une vingtaine de «champions masculins» de la région Mena et du Canada.
«Champions masculins»? Ce sont les hommes et les garçons qui s’engagent à prendre des mesures contre les pratiques qui pénalisent les femmes et les filles; ils aident aussi à sensibiliser et à prendre des mesures positives en faveur de l’égalité de genre et de l’autonomisation des femmes et des filles.
Ces champions masculins incarnent la masculinité positive, qui se définit par des attitudes et des comportements bénéfiques pour la communauté, indépendamment du genre. Ils traitent les femmes avec respect et utilisent leurs «privilèges d’hommes» pour les défendre et les soutenir. Des personnalités telles qu’Antonio Guterres (secrétaire général des Nations unies), Abiy Ahmed (premier ministre d’Éthiopie) et Justin Trudeau (premier ministre du Canada) ont contribué à l’égalité des genres en augmentant la visibilité des femmes dans leur sphère d’influence.
Cet événement, financé par le gouvernement canadien, avait pour objectif de comprendre les perceptions masculines de l’égalité des genres, d’explorer les défis auxquels les femmes font face pour accéder à des rôles de leadership et de fournir des exemples concrets de la manière dont les hommes peuvent soutenir l’égalité des genres. Notamment dans un temps où «il n’est plus question de se limiter à un simple changement d’attitude masculine, à présent, il est primordial d’habiliter les hommes à assurer un rôle de partenaire dans l’amélioration de l’accès des femmes aux postes de prise de décisions».
En effet, les thèmes abordés ont porté sur l’égalité des genres, la masculinité positive, les obstacles socioculturels et le leadership féminin qui «ne peut pleinement aboutir à ses fins que si les hommes et les garçons sont des participants volontaires dans la redistribution de pouvoirs entre les genres».
Voici quelques recommandations de Hatem Mliki pour promouvoir l’égalité des genres et le leadership féminin :
- L’éducation comme fondement: l’accès à une éducation de qualité est essentiel pour créer des opportunités d’égalité.
- La citoyenneté active: la lutte pour l’égalité doit s’étendre à la sphère citoyenne. «La notion de transcendance de l’homme est souvent enracinée dans des principes religieux et une culture imprégnée d’archaïsme». La composition des organes décisionnels doit refléter la diversité de la population, y compris le nombre de femmes actives. La citoyenneté engagée est un combat que nous devons tous mener.
- Salut aux femmes gazaouies: rendons hommage aux femmes de Gaza qui mènent un combat courageux contre le génocide, la famine, la maladie, tout en étant exilées sur leur propre terre. Leur résilience et leur détermination sont une source d’inspiration pour tous.
La session s’est déroulée en mode hybride, avec des salles dédiées aux panélistes et aux participants de chaque pays. Louise Poirier, personnalité médiatique et politicienne canadienne, a animé les échanges.
Par ailleurs, l’ouverture a été assurée par Sheela Embounou, directrice principale du projet Mena du Forum des fédérations, qui a souligné l’importance de sensibiliser les hommes à l’égalité des genres et au leadership féminin. Surtout que «la lenteur du progrès dans l’aboutissement de l’égalité du genre, observée au niveau international, pourrait s’expliquer entre autres par l’échec global d’une sensibilisation efficace des hommes et de leur implication à tous les niveaux du changement souhaité».