Les recettes fiscales sont au centre des ressources de l’Etat, surtout que les ressources de financement extérieures se font rares. Il faut compter de plus en plus sur ses propres moyens pour financer ses dépenses courantes et les investissements. Ce qui encourage encore plus les autorités à serrer la vis est l’ampleur de l’évasion fiscale dans le pays, allant de ceux qui sous-déclarent leurs revenus à ceux qui ne le font pas du tout.
Pour récupérer ce manque à gagner, les efforts de contrôle se sont intensifiés au cours des dernières années. En 2023, ils ont pu générer 4 500 Mtnd, selon les estimations du ministère des Finances. Ce chiffre demeure provisoire, mais il prouve qu’il y a du bon travail accompli. En 2024, et avec la digitalisation de nouveaux services et un meilleur ciblage des opérations de contrôle, l’objectif est d’atteindre des recettes de 5 392 Mtnd, un record absolu. Ce montant passera à 5 662 Mtnd en 2025 et 5 945 Mtnd en 2026. L’utilisation de la plateforme Sedar dans la sélection de 70% des dossiers à contrôler permet de réduire les risques et d’optimiser les interventions.
Ces chiffres montrent aussi le potentiel de l’amnistie fiscale qui vient d’être décidée. Il y a tellement d’argent à récupérer et qui pourra donner une bouffée d’oxygène à l’Etat. En 2023, 37% de ces sommes ont été payées en cash, ce qui a fourni une bonne liquidité au Trésor. L’objectif est de passer à 38% en 2024 et d’augmenter cette proportion de 100 points de base annuellement d’ici 2026. D’ailleurs, la priorité est d’opter pour les accords à l’amiable de sorte à accélérer le rythme des encaissements de recettes.