Tunis Re a publié son premier bilan carbone. A notre connaissance, c’est également le premier de son genre pour une société cotée à la Bourse de Tunis. En tant que réassureur qui a une présence internationale, c’est important de faire preuve d’engagement envers un avenir durable et respectueux de l’environnement. A l’échelle mondiale, le secteur cherche une neutralité carbone à l’horizon 2050, et il faut agir dès maintenant pour atteindre cet objectif ambitieux.
Le bilan est une analyse de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre issues de l’activité de Tunis Re durant l’année 2022. Le document respecte le règlement BEGES V5 de la France, en vigueur depuis le le 1er janvier 2023.
L’empreinte carbone de Tunis Re s’élève à 189,733 T CO2e, soit 0,94 kg CO2 pour 1 000 Tnd ou 3,1 kg éq/1000 €. Par employé, elle est de 2,15 T CO2e. A titre de comparaison, la moyenne française pour les secteurs assurance, banque et conseil est de 110 kg CO2/1000 €.
Ces émissions proviennent à hauteur de 41,6% de l’électricité, alors que les immobilisations sont à l’origine de 30,8%. Les achats de biens sont responsables de 9,2% des émissions, suivis des sources fugitives (7,5%), des déplacements (6,9%) et des sources mobiles (4,1%). Le réassureur continuera alors à réfléchir sur les pistes possibles de réduction des émissions, tout en s’engageant à identifier les possibilités de compensation. L’un des moyens, en tant qu’investisseur institutionnel, est le désinvestissement des entreprises les plus émettrices et l’investissement dans des actifs verts. A ce niveau, la marge de manœuvre de Tunis Re est assez limitée, car les autres sociétés cotées ne dévoilent pas leurs chiffres environnementaux. De plus, il y a peu de possibilités d’investissements verts en Tunisie, du moins à l’heure actuelle.
Ce premier bilan est très encourageant. Il faudra s’attendre à plus de détails dans les prochaines versions, avec une répartition des émissions par scope (1, 2 et 3) ainsi que la feuille de route à suivre, y compris des objectifs intermédiaires. Les autres sociétés financières cotées devraient également commencer à publier de tels documents, si importants si elles veulent que leurs actions soient observées par les investisseurs internationaux.