Comme chaque mois de janvier, c’est l’heure du bilan de l’année écoulée. Certains produits, qui sont réservés aux institutionnels, constituent la partie invisible du marché financier et conditionnent le coût des ressources octroyées aux agents économiques.
Parmi ces produits, il y a la fameuse pension livrée. Pour ceux qui ne la connaissent pas, c’est un contrat qui permet à toute personne morale ou OPCVM de céder à une autre personne morale ou OPCVM des valeurs mobilières et/ou des effets de commerce. La particularité de ce contrat est l’engagement irrévocable de la part du cédant à reprendre les actifs sous-jacents et du cessionnaire à les lui rétrocéder à un prix et à une date convenue à la date de cession. Il s’agit donc d’une opération de prêt pour le cessionnaire et d’emprunt pour le cédant, mais avec un taux d’intérêt librement fixé entre les deux parties. Bien évidemment, plus la liquidité manque, plus les taux augmentent.
En 2023, 9 589 opérations ont été enregistrées (7 049 opérations en 2022) pour un volume global de transactions de 51,061 milliards de dinars (33,710 milliards de dinars en 2022), en progression de 51,4% en glissement annuel. 74,8% du volume est assuré par les opérations de Repos de 8 à 90 jours. Les taux d’intérêt ont varié entre 5,9 et 10,75%. A la clôture de l’année, l’encours de la pension livrée s’est établi à 2,281 milliards de dinars.
Cette dynamique montre à quel point les banques ont exprimé des besoins de liquidité au cours de l’exercice et qu’elles en ont procuré à un prix fort élevé, justifiant les taux qu’ils sont en train de facturer aux clients.
D’autre part, le volume des émissions de titres de créance par l’Etat a fait qu’une panoplie d’obligations soient disponibles pour servir comme monnaie d’échange contre du cash sur le marché.
Pour 2024, nous sommes certains que les volumes vont encore toucher un nouveau record. Même si le taux directeur baisse, l’effet concret ne serait ressenti que vers la fin de l’année. Le dinar se fera encore rare dans les caisses des banques.