Le Niger, le Mali et le Burkina Faso envisagent de créer une alliance politique et monétaire, a déclaré le général nigérien Abdourahamane Tiani à la télévision nationale, ce qui pourrait marquer une nouvelle rupture avec le bloc régional ouest-africain. Le chef militaire n’a pas donné de calendrier ni de détails sur le projet, mais il a indiqué que c’était l’une des raisons de sa récente visite dans les deux pays.
Les trois États voisins sont tous dirigés par des juntes militaires qui ont pris le pouvoir par des coups d’État depuis 2020. Cette situation les a mis en porte-à-faux avec le reste de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le principal bloc politique et économique de la région, qui les exhorte à revenir à un régime démocratique.
L’abandon de l’union monétaire ouest-africaine à huit membres et l’adoption d’une nouvelle monnaie isoleraient encore davantage le Niger, le Mali et le Burkina Faso, qui ont baptisé leur nouvelle union l’Alliance des États du Sahel. Ces trois pays et cinq autres de la région utilisent actuellement le franc CFA, une monnaie arrimée à l’euro dont les détracteurs considèrent comme un vestige de la colonisation française.
En novembre, les ministres des Finances des trois États ont publié une déclaration commune recommandant la création d’un comité d’experts chargé d’étudier la question d’une union économique et monétaire. Ils ont également recommandé la création d’un fonds de stabilisation commun et d’une banque d’investissement, entre autres mesures.