L’écosystème technologique africain attire l’attention des investisseurs et les fonds qui y sont injectés sont importants par rapport au PIB du continent. Ce potentiel prometteur provient de l’utilisation croissante des smartphones et de l’internet, permettant la digitalisation de plein de services et contournant les difficultés des infrastructures en béton et brique. L’autre ingrédient à cet environnement presque parfait est une population jeune et concentrée sur la technologie.
En 2022, 633 startups technologiques africaines ont attiré un montant record de 3,333 milliards de dollars. Il s’agit bien d’une croissance impressionnante par rapport aux 564 startups qui ont obtenu des financements de 2,148 milliards de dollars en 2021, selon les chiffres de Disrupt Africa.
Néanmoins, l’année 2023 présente un tableau différent pour le monde africain des startups. L’écosystème est au milieu d’une transformation sans précédent, le financement par capital-risque étant en berne. Seules 186 entreprises ont obtenu des investissements jusqu’à fin septembre 2023, pour un total de 1,400 milliard de dollars, ce qui représente une baisse de 48% en glissement annuel.
Le déclin progressif des chiffres trimestriels est encore plus préoccupant. Les startups technologiques africaines ont obtenu 649,303 millions de dollars au premier trimestre 2023 (-57,2%), 540,000 millions au deuxième trimestre et 492,418 millions au cours du troisième quart, soit le trimestre le plus faible de l’année en termes de financement.
Ce ralentissement a déclenché un effet domino, notamment des licenciements de personnel, des valorisations réduites, des ventes de startups et, dans certains cas malheureux, des fermetures complètes. Le principal enseignement de cette année est que l’Afrique n’est pas aussi isolée que beaucoup le pensent. Les événements extérieurs au continent finissent par l’affecter, que ce soit en bien ou en mal. Partout dans le monde, un immense volume de capitaux reste piégé dans des startups en phase finale ou en phase de croissance, qui hésitent à parier sur la capacité de leurs performances financières à résister à l’examen minutieux des marchés. Les sorties ont donc diminué et la disponibilité de fonds a significativement reculé. Il faudra donc se montrer patient et, surtout, résistant le plus longtemps possible, en espérant l’amélioration de l’économie mondiale.