La Tunisie n’a pas pu réduire son déficit budgétaire comme prévu en 2023. Estimé initialement à 5,2% du PIB, nous allons terminer l’année sur 7,7%, la même proportion que 2022 et 2021. Une facture de subvention plus salée, avec 1 361 Mtnd additionnels pour les carburants et 1 282 Mtnd supplémentaires pour les matières alimentaires de base, ont alourdi les dépenses de l’Etat.
A cela, il faut ajouter une charge financière complémentaire de 535 Mtnd, provenant des émissions de Bons de Trésor à Court Terme durant l’année. L’insuffisance de l’appui budgétaire reçu de l’étranger a poussé les autorités à faire davantage appel au marché de la dette locale.
Dans les prévisions de 2024, nous constatons que le chapitre des dettes extérieure comporte un appui budgétaire de 14 470 Mtnd, répartis comme suit:
– Arabie Saoudite: 500 millions de dollars,
– La Banque africaine d’import-export -Afreximbank: 400 millions de dollars,
– Algérie: 300 millions de dollars,
– Banque Mondiale: 63 millions d’euros,
– Fonds Monétaire Arabe: 38 millions de dollars.
D’autres prêteurs devraient nous fournir 3 200 millions de dollars, mais sans les identifier. Cela signifie que le schéma de financement n’est pas totalement bouclé, et que la Tunisie doit fournir des efforts colossaux pour boucler son schéma de financement 2023.
Ce trou ouvrira la porte à des interrogations par les agences de notation qui ne vont pas rater cela. Certes, nous allons pouvoir mobilier une partie, mais nous ne pensons pas que le robinet des financements extérieurs sera grand ouvert.
En pratique, cela signifie que nous devrions réaliser une excellente saison touristique, pousser les exportations à leur plus haut niveau, veiller à la récurrence des transferts des TRE et attirer le maximum d’investissements directs étrangers. Il ne faut pas oublier que le service de dettes libellées en devises s’élève à 12 315 Mtnd.