Quelques jours après l’éclatement des affrontements à Gaza, les réseaux sociaux comme Meta, TikTok et X ont reçu un avertissement sévère de la part du commissaire européen chargé du marché intérieur, Thierry Breton, les invitant à rester vigilants face à la désinformation et aux messages violents liés au conflit. Le haut cadre leur a rappelé les conséquences que pourrait avoir le non-respect des règles de la région concernant les messages illégaux en ligne, en vertu de la loi sur les services numériques (Digital Services Act).
L’avertissement va au-delà de ce qui serait probablement possible aux États-Unis, où le premier amendement protège de nombreux types de discours odieux et interdit au gouvernement de les étouffer. Les efforts du gouvernement américain pour amener les plateformes à modérer la désinformation sur les élections et la Covid-19 font actuellement l’objet d’une bataille juridique menée par les procureurs généraux des États républicains. Paradoxalement, les États-Unis n’ont pas de définition légale du discours de haine ou de la désinformation, car ils ne sont pas punissables en vertu de la Constitution.
En Europe, le cadre légal exige que les grandes plateformes en ligne doivent disposer de procédures fiables pour supprimer les discours haineux et la désinformation, bien qu’elles doivent être mises en balance avec les préoccupations liées à la liberté d’expression. Les entreprises qui ne se conforment pas à ces règles peuvent se voir infliger une amende pouvant aller jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires annuel mondial.
C’est pour cette raison qu’au moment où Thierry Breton menace de sanctions, les autorités américaines appellent à identifier et supprimer les appels à la violence, avec la montée inédite de l’antisémitisme et de l’islamophobie.
La logique fait qu’avec une histoire aussi compliquée que celle du Moyen-Orient, il faut donner aux gens l’accès à autant de contenus qu’ils le souhaitent, car ils ont besoin de comprendre par eux-mêmes, et non pas au contenu que le gouvernement juge approprié de leur faire connaître ou non. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas.