Lors des fêtes de l’aïd, la hausse de la masse des billets et monnaies en circulation (BMC) a suscité les inquiétudes, et les accusations à la Banque centrale de recourir à la planche à billets se sont intensifiées. Fin juin 2023, les BMC étaient de 20 377 Mtnd, l’un des pics historiques. A la date du 9 octobre 2023, ce chiffre est passé à 19 965 Mtnd. Par rapport à la fin de décembre 2022, il y a toujours une amplification de cette masse de 1 140 Mtnd.
La dynamique monétaire de la première moitié de l’année a été principalement alimentée par la réponse budgétaire liée au refinancement de la dette interne. Le Trésor a dopé le rythme des émissions de bons du Trésor et d’obligations souveraines. Et comme cela se réalise à travers le système bancaire, cette politique constitue le principal facteur de retrait de liquidité pour les banques. La mobilisation des ressources va encore s’accentuer d’ici la fin de l’année.
D’où vient alors cette amélioration? Elle provient de l’accumulation des devises. Durant la première moitié de l’année, les banques sont beaucoup intervenues sur le marché de change dans le cadre d’opérations d’achat de devises contre dinar. Ces transactions avaient pour objectif de répondre aux besoins de paiement des importations énergétiques pour le compte des entreprises tunisiennes, publiques et privées. Sur les six premiers mois de l’année, lesdites opérations ont créé un besoin additionnel de liquidité de l’ordre de 855 Mtnd.
Avec l’excellente recette touristique et la bonne tenue de la balance commerciale, les banques n’ont plus besoin de recourir au marché de change, ce qui leur a permis de garder leurs ressources en dinar. Le recours aux refinancements de la Banque centrale a baissé et les BMC ont suivi la même trajectoire.
Rester sous les 20 MdsTND d’ici la fin de l’année serait un défi de taille. Avec la multiplication des échéances, il est fort probable d’observer une nouvelle hausse vers la fin de l’année, mais nous resterons toujours dans des limites acceptables.