L’exercice 2022 de l’Accumulateur tunisien Assad s’est soldé par une perte nette de -8,038 Mtnd. Pour rappel, la société avait également connu un déficit au cours de l’année précédente de -7,738 Mtnd. La société affichera désormais des résultats reportés négatifs, une première dans son histoire, à notre connaissance.
Le problème ne provient pas de l’activité commerciale. Assad a affiché l’amélioration de son chiffre d’affaires de 5,9% à 102,163 Mtnd, provenant aussi bien du marché local (+9,0% à 50,010 Mtnd) que des exportations (+3,1% à 52,153 Mtnd). Elle a plutôt enregistré des charges d’exploitation élevées, de 101,787 Mtnd fin 2022 (96,541 Mtnd fin 2021), à cause d’une variation de stocks de -12,447 Mtnd (-2,043 Mtnd en 2021), ce qui signifie un coût d’achat de marchandises vendues plus élevé.
Le résultat d’exploitation s’est établi à 0,970 Mtnd, le double de 2021. L’Ebitda s’est également amélioré de 73,7% à 7,089 Mtnd.
Ce qui a vraiment plombé les comptes du fabricant de batteries est les charges financières qui ont totalisé 8,825 Mtnd, soit 1,24x son Ebitda. La dette brute d’Assad est de 90,982 Mtnd: 27,770 à moyen et long terme et 63,212 de concours bancaires. Cela lui permet de couvrir son important besoin en fonds de roulement qui se chiffre à 89,608 Mtnd.
Ce niveau élevé est, en partie, dû à la guerre en cours à l’est de l’Europe. Ce conflit exerce un effet de rareté de l’offre de plomb sur le marché international, puisque la Russie et l’Ukraine sont des pays producteurs et exportateurs de ce minerai. Les possibilités futures d’approvisionnement en plomb sur le marché international se trouvent réduites, faisant augmenter son prix. Idem pour le coût du fret sur le marché international et le cours des dérivés du pétrole, notamment le plastique.
Ces problèmes ont clairement impacté l’activité en 2023. Sur le premier semestre, le chiffre d’affaires a reculé de 13,5% à 37,041 Mtnd. Son endettement a continué son ascension, atteignant 99,009 Mtnd fin juin 2023.
En Bourse, le titre est déjà sanctionné avec une perte de 22,9% et un volume d’’échange de seulement 4,007 Mtnd. Nous pensons que la prochaine assemblée générale des actionnaires serait houleuse et le management devrait apporter avec lui une feuille de route pour redresser une société longtemps considérée comme un fleuron de l’industrie tunisienne.