L’OCDE a indiqué qu’entre 2011 et 2017, environ 94.000 personnes ont quitté la Tunisie, dont 84% vers l’Europe. Le pays a également assisté à une énorme vague d’immigration clandestine depuis le départ du Président Ben Ali, selon l’Organisation internationale pour les migrations. Selon une récente enquête d’Afrobaromètre, une majorité de jeunes Tunisiens et de personnes ayant fait des études supérieures ont envisagé d’émigrer.
Dans l’ensemble, un tiers des Tunisiens ont envisagé d’émigrer, dont 23% qui y ont « beaucoup » réfléchi. Cependant, seulement un émigrant potentiel sur 10 prépare actuellement son départ.
Les jeunes sont les premiers à vouloir partir !
Les jeunes sont plus susceptibles de penser à quitter la Tunisie que leurs compatriotes aînés. 56% des 18–35 ans déclarent avoir « beaucoup », « quelque peu », ou « un peu » envisagé l’émigration, contre 28% pour les 36–55 ans et 11% chez les 56 ans et plus
L’intérêt pour l’émigration augmente fortement avec le niveau d’instruction, allant de 8% chez les personnes illettrées à 53% chez celles ayant suivi des études postsecondaires. Ce taux est plus élevé chez les hommes (39%) et les citadins (38%) que chez les femmes (31%) et les ruraux (28%).
Parmi ceux qui ont envisagé d’émigrer, près d’un citoyen sur 10 déclare se préparer à quitter. Trois sur 10, soit 30%, prévoient de quitter le pays au cours des deux prochaines années, mais ils n’ont pas encore entamé les préparatifs.
Les raisons: encore et toujours le chômage !
Les émigrants potentiels citent le chômage et les difficultés économiques parmi les principales raisons pour lesquelles ils souhaitent quitter le pays. La moitié des Tunisiens qui ont envisagé d’émigrer citent la recherche d’un emploi comme la raison la plus importante pour laquelle ils veulent quitter le pays, tandis que 16% citent les difficultés économiques. Un sur 10 souhaite sortir de la pauvreté ou rechercher un meilleur environnement démocratique, la liberté individuelle, les droits de l’homme et les libertés civiles.
Les destinations préférées des émigrants potentiels sont l’Europe (57%) et l’Amérique du Nord (15%).