16ème Sommet Bancaire Maghrébin
La Tunisie abrite les 7 et 8 novembre le 16ème Sommet bancaire maghrébin, un événement regroupant plus de 180 banques et 5 sociétés monétiques de la région maghrébine. Au programme: intégration économique et transition numérique. Détails.
Depuis sa constitution en 1989, l’Union du Maghreb Arabe peine à prendre réellement forme et à réaliser ses objectifs de développement économique pour ses 5 pays membres. Et pour preuve, le commerce intrarégional dans les pays du Maghreb ne dépasse pas les 5% alors qu’il est de 17% entre les pays africains, a déploré Marouan Abassi, gouverneur de la Banque centrale. Quant au flux financiers, ils sont quasiment inexistants, poursuit-il. Pire encore, une grande partie de la coopération intra-maghrébine passe par l’Europe, précise le gouverneur de la Banque centrale. “Il faut qu’il y ait plus de coopération directe entre les pays maghrébins”, a-t-il ajouté.
Les opportunités sont pourtant énormes. Une étude réalisée en 2006 par la Banque mondiale estime le coût du non-Maghreb à 1 à 2% de croissance ! Les développements qu’a connus la région durant les dernières années ne fait que booster ces opportunités: “Les efforts de restructuration de la Libye vont créer des marchés estimés à plus de 150 milliards de dollars”, a indiqué Jamal Abdelmalek, PDG du Bank of Commerce & Development libyen. “Les entreprises maghrébines devraient avoir la priorité pour contribuer à ces efforts”, a-t-il indiqué.
Une opportunité qui se profile
La technologie représente une nouvelle opportunité pour accélérer l’intégration intra-maghrébine. D’ailleurs, la fintech sera l’un des 4 axes de la réunion prévue la semaine prochaine à Tunis entre les gouverneurs des banques centrales maghrébines, a annoncé Marouane Abbassi. “À la fois une chance et un défi, les nouvelles technologies permettront aux banques maghrébines de surmonter les obstacles qu’imposent aujourd’hui les frontières et leur permettront aussi de développer des synergies jusqu’alors inaccessibles”, a indiqué Christian de Boissieu, économiste et vice-président du cercle des économistes français. Et d’ajouter qu’il faut s’ouvrir de plus en plus sur les plateformes décentralisées et aux opportunités qu’offrent les cryptomonnaies. Mais de l’aveu même du Professeur, ces initiatives posent de nouveaux challenges aux pays maghrébins notamment en termes de lutte antiterroriste et contre le blanchiment d’argent.
Pour Thierry Millet, CEO d’Orange Tunisie, le plus grand challenge en matière de développement de la fintech dans la région du Maghreb demeure le cadre réglementaire très contraignant. Plus de flexibilité pourrait permettre de développer des solutions améliorant l’inclusivité financière, à l’instar du Kenya, par exemple, où le taux de bancarisation atteint les 70%.