Nous évoquons souvent les recettes touristiques, qui ont réellement sauvé nos réserves en devises cette année à côté des transferts des Tunisiens à l’étranger. Néanmoins, il y a bien des mouvements dans l’autre sens, celui qui quitte la Tunisie au titre de «voyages», une rubrique clé dans la balance des paiements.
Sur les six premiers mois de 2023, les dépenses inhérentes aux voyages ont totalisé 1 464,7 Mtnd sur les six premiers mois, en hausse de 31,6% par rapport à la même période en 2022. La part des dépenses de tourisme, qui correspondent aux allocations touristiques utilisées par les Tunisiens durant cette période, a été de 682 Mtnd contre 505,9 en 2022, une progression de 23,8% en glissement annuel.
Nos concitoyens n’ont pas uniquement voyagé pour se faire plaisir. Il y a également le coût du pèlerinage et de la Omra qui consomment un montant considérable en devises. Nous n’avons pas autant de détails et vous pouvez imaginer ce que 10 892 pèlerins ont déboursé durant la saison.
Cette rubrique ne comporte pas seulement cela. Il y a aussi les dépenses au titre des études et stages des étudiants tunisiens qui effectuent des études à l’étranger. Nous n’avons pas également la part exacte de ce chapitre. Au vu du flux croissant des jeunes bacheliers qui quittent chaque année le pays, elle est certainement significative.
La rubrique voyages représente 2,9% seulement de ce que la Tunisie avait réglé en devises durant cette période. Il faut donc relativiser l’importance de ces montants. D’ailleurs, une allocation de 6 000 TND par personne ne couvre pas les vrais frais d’un voyage, ce qui pousse beaucoup à chercher, par tous les moyens, à obtenir des billets verts ou en monnaie unique clandestinement. Ce n’est probablement pas le bon moment macroéconomique pour réclamer une revalorisation de cette allocation, mais il est inévitable d’y penser dès que les pressions s’estompent.